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Algérie : "Boualem Sansal est un otage du régime algérien"

Par Jean Baptiste Giraud

La demande de remise en liberté de Boualem Sansal, arrêté le 16 novembre à son atterrissage en Algérie, a été rejetée.

Boualem Sansal
L'écrivan franco-algérien Boualem Sansal le 4 septembre 2015 à Paris (Joël SAGET - AFP/Archives)

En Algérie, la demande de remise en liberté de Boualem Sansal, arrêté le 16 novembre à son atterrissage, a été rejetée. "Les tyrannies embastillent les écrivains car elles craignent la vérité", a écrit Jean-François Colosimo, historien.

"Boualem Sansal dénonce un mensonge d'État"

"Boualem Sansal est un écrivain, pas un militant politique, rappelle son éditeur pour “Le français, parlons-en !” (Éditions du Cerf). Il n’est pas à la tête d’une organisation quelconque. Il a pour lui son goût pour la parole de vérité. Son œuvre majeure n’a pas de répercussion qu’en France, mais bien au-delà. Elle est lue de manière planétaire, dans tous les pays d’Europe, en Amérique."

"Il a affronté tous les tabous que le régime algérien pose sur sa propre histoire, sa propre activité. Il a en fait dénoncé un mensonge d’État qui dure depuis des décennies. De la même manière qu’il a affronté un islamisme qui a ravagé son pays, l’Algérie. Un pays qu’il aime. Il a la double nationalité, mais a toujours voulu vivre en Algérie. C’est parce qu’il rentrait qu’il a été arrêté sur le tarmac."

"Le cas Sansal, c’est le cas Soljenitsyne"

"Son crime, c’est l’amour de la vérité et de la liberté, résume Jean-François Colosimo. Son avocat se bat pour qu’il puisse être libéré et circuler librement. C’est un magnifique romancier qui a une langue française d’une force et d’une acuité incroyables. C’est une leçon pour beaucoup de nos écrivains. Il a un imaginaire prodigieux. Il défend toutes les victimes, montre l’ambiguïté du mal, comment il séduit, réduit notre capacité à le combattre."

"Pour moi, s’il fallait faire une comparaison, le cas Sansal, c’est le cas Soljenitsyne dans les années 1970. C’est le même combat contre le mensonge, la même puissance littéraire à l’œuvre. Avec une poésie plus orientale que slave. Il est en quelque sorte un otage du régime algérien, de toutes les disputes entre Paris et Alger, et la reconnaissance par la France du Sahara occidental comme étant marocain. Quand un écrivain est enfermé de manière arbitraite, accusé d'atteinte à la sûreté de l'État, c'est une obligation d'être pour sa libération. On défend une certaine conception de l'humanité."

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