Un point sur la situation d'Asia Bibi
Cette Chrétienne, prisonnière au Pakistan pendant 10 ans pour blasphème contre l'Islam (elle avait bu dans un puit musulman) a été acquittée. Après plusieurs jours de blocage dans le pays par les islamistes qui contestaient ce jugement, elle a été libérée. Anne-Isabelle Tollet, rédactrice en chef à CNews, ancienne correspondante au Pakistan, présidente de l’association Comité International Asia Bibi, auteure du livre Blasphème (XO éditions en librairie dans 10 jours), et La mort n’est pas une solution (Éditions du Rocher) explique que la France serait prête à l'accueillir. "Jean-Yves le Drian l'a affirmé très clairement le 8 novembre, je me suis moi-même entretenue avec les autorités françaises qui m'ont réitéré cette envie."
Asia Bibi et sa famille désirent-elles aller en France ? "La famille se sent très menacée donc peu importe où ils iront ! La France et moi-même la soutenons depuis des années, la France est une alliée." Aujourd'hui la sécurité d'Asia Bibi est fragile tant elle est ciblée par les fondamentalistes religieux. "En 2011, le gouverneur du Penjaab a été assassiné par son garde du corps pour avoir pris la défense de la jeune femme. Tant qu'elle n'a pas quitté le territoire elle est en danger."
Les négociations sont en cours
Asia Bibi pourrait arriver en France ou en Europe dans les jours qui viennent. On sait qu'Emmanuel Macron s'occupe personnellement de l'affaire. "J'ai rencontré le Quai d'osay et la ministre Marlène Schiappa qui m'a assuré la préoccupation du Président pour cette histoire. À la fin de la réunion de travail, les choses se sont un peu décantées et je sais que le président a fait ce qu'il fallait auprès de ses homologues."
On ne sait pas encore si elle pourra vivre en public en total sécurité mais "ce sera plus facile en France qu'au Pakistan, il faudra néanmoins faire attention, changer son nom, ne pas dire où elle habite" Elle incarne un symbole et "une loi anti-blasphème très sensible au Pakistan. À travers elle c'est tout un pays qui vit dans la terreur d'être accusé à tort à cause de cette loi qui condamne à mort. Pour les fondamentalistes qui veulent radicaliser la société pakistanaise, cette libération remet en question cette loi."
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