Tous les pays européens annoncent des investissements massifs dans l’armement. Ursula von der Leyen annonce un plan de 800 milliards d’euros. Mais pour acheter quoi ?
Des matériels que l'Europe ne produit pas
"On peut acheter du matériel européen, estime Marc Chassillan, ingénieur militaire, expert des industries de défense, auteur de “Char Leclerc, de la Guerre froide aux conflits de demain” (Sophia Editions). Il y a quand même de nombreux systèmes que des industries européennes produisent et peuvent mettre à la disposition de nos armées. Mais il y en a un certain nombre que l’Europe ne produit pas."
Pour autant, "s’il fallait se les procurer, nous n’aurions d’autre choix que de nous tourner vers les États-Unis, Israël, la Corée du Sud ou la Turquie. Par exemple, les systèmes de frappe dans la profondeur, qui portent à 100 ou 200 kilomètres, essentiellement des roquettes."
Réarmement de la France : "Les capacités de l'industrie européenne sont notoirement insuffisantes (...) Il faut construire de nouvelles usines, il n'y a pas d'autres solutions ! Il faut fabriquer !" rappelle Marc Chassillan #GrandMatin https://t.co/xllCmym2tg pic.twitter.com/XJHzKSiTyx
— Sud Radio (@SudRadio) March 12, 2025
Armement : des capacités de production insuffisantes
"Mais nous avons l’équivalent du système américain Patriot, qui s’appelle le Mamba. C’est une production franco-italienne, et les armées européennes pourraient très facilement se doter. La situation est donc très contrastée, très variée." Quid des avions, alors que 500 commandes de F-35 sont en cours ? "Il y a toujours la possibilité d’annuler un contrat."
Possède-t-on en Europe des capacités de production suffisante en termes de munitions et d’obus ? "Les capacités européennes sont notoirement insuffisantes. Il n’y en France qu’une usine qui fabrique des munitions. Elle tourne à plein régime mais n’a pas assez de machines. De même, pour produire des obus, il faut des corps en acier forgé. Or nous n’avons qu’une seule forge en France, à Tarbes. Ses capacités de production sont de l’ordre de 150000 obus par an. Nous n’avons donc pas d’autres solutions que de construire de nouvelles usines. On retrouve le même cas de figure un peu partout en Europe."
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