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Attaque à la Nouvelle-Orléans : "Daesh n'a pas disparu"

L'attaque à la voiture-bélier à la Nouvelle-Orléans remet le mouvement islamiste Daesh sous les feux des projecteurs.

daesh
L'attentat à la Nouvelle-Orléans rappelle que Daesh n'a pas disparu, entre Syrie et Irak.

Dans l’attentat de Bourbon Street, à la Nouvelle Orléans, on a retrouvé un drapeau de Daesh et des engins explosifs dans la voiture du suspect abattu par la police, Shamsud-Din Jabbar. Ce citoyen américain résidant au Texas a lancé son véhicule sur la foule fêtant le Nouvel An, faisant au moins 15 morts et une trentaine de blessés.

Daesh présent des deux côtés de l'Euphrate

Un tel attentat est exceptionnel aux États-Unis. "Ce n’est pas la première fois, rappelle Wassim Nasr, journaliste France 24, chercheur au sein du Soufan Center de New York. On se souvient de l’attentat contre une boîte de nuit il y a quelques années, des frères tchétchènes et de l’attentat du marathon de Boston. En 2024, il y a eu beaucoup d’arrestations de personnes ayant des affinités avec l’État Islamique. Cette dernière attaque n’a pas été revendiquée, même si les Américains annoncent qu’il y aurait des complices."

On avait l’impression que Daesh avait disparu, mais ce n’est pas le cas. "Pas du tout, on en a parlé lors d’attentats en Russie et en Iran. Il est toujours présent des deux côtés de l’Euphrate, avec des opérations récurrentes. L’EI contrôle quelques territoires entre Syrie et Irak. Il était contenu, surtout par la force militaire américaine, certes avec une aide française." Sébastien Lecornu a d'ailleurs annoncé des frappes contre des positions de Daech, frappes dénoncées par Jean-Luc Mélenchon. "Les zones frappées l’ont déjà été par les Américains en juin dernier."

Des menaces d'attentats aux JO l'été dernier

"C’est un désert, mais l’EI continue de contrôler des zones, décrypte Wassim Nasr, journaliste France 24, chercheur au sein du Soufan Center de New York. Une fois le régime syrien tombé, les milices islamistes en ont profité pour collecter de l’armement abandonné par l’armée syrienne. Cet armement était rassemblé à certains endroits, on peut imaginer que c’est cela qui a été frappé par les armées françaises et américaines. En juin dernier, on a découvert des tentatives de commettre des attentats en Occident, et particulièrement en France avant les JO, avec des ramifications ramenant à des djihadistes présents dans le désert syrien."

Que penser d'Ahmed al Charh, alias Mohammed Al Joulani, le nouveau maître de la Syrie ? "Je l’avais rencontré en 2023 et j’étais encore en Syrie il y a quelques jours. Le ministre des Affaires étrangères, le chef du renseignement et le ministre de La Défense viennent de se rendre en Arabie Saoudite. Les Saoudiens essaient de raccrocher les wagons, ce qui arrange le nouveau régime syrien. Dans cette région, mieux vaut avoir plusieurs marrons au feu." Peut-on se fier à ce nouveau pouvoir ? "Quand j’étais une semaine en 2023 à Idlib, j’ai vu ce qu’ils étaient en train de faire. Ils l’ont fait à Alep, Homs, Damas. Ils n’ont pas le choix, il y a beaucoup plus de diversité, de minorités. Pour l’heure, ils renient le djihad international, avec une démarche de rassurer les pays voisins, y compris Israël. C’est une jeu d’équilibriste. Lever les sanctions et envoyer de l’aide va aider."

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