Ce n’est pas vraiment une surprise, tant les positions de la Russie et du "pôle" occidental au Conseil de sécurité de l’Onu sont régulièrement opposées. Ce mercredi, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont proposé l’adoption d’une résolution après l’attaque chimique présumée dans le nord-ouest de la Syrie la veille. Alliée du régime de Bachar el-Assad, jugé responsable du drame par l’Occident, la Russie n’a pas souhaité valider cette résolution, la jugeant "inacceptable". "Nous ne pensons pas qu'il soit opportun d'adopter une résolution sur l'attaque aux armes chimiques dans la forme actuelle. Le texte présenté est catégoriquement inacceptable. Son défaut est d'anticiper les résultats de l'enquête et de désigner des coupables", a expliqué Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, dans des propos rapportés par l’agence Interfax. Cette dernière a notamment indiqué que le projet de résolution était basé sur une information "erronée" et était "anti-syrien".
Hollande appelle à une "réaction de la communauté internationale"
Au sortir du conseil des ministres ce mercredi, François Hollande avait de son côté "appelé à une réaction de la communauté internationale à la hauteur de ce crime de guerre", rappelant que dès 2013, "quand avaient été constatées ces attaques chimiques, la France avait souhaité intervenir mais à l’époque cela n’avait pas été fait". Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, s'était, lui, dit "confiant" sur le fait que le Conseil de sécurité "prendra ses responsabilités" en adoptant une résolution. Une confiance qui s’est sans doute avérée inutile...
Pour Erdogan, Bachar el-Assad est un "assassin"
Partisan des formules choc et adversaire politique de Bachar el-Assad, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que le dictateur syrien était directement responsable de ce massacre. "Plus de 100 personnes ont été tuées, dont près de 50 enfants (...) Ô Assad l'assassin ! Comment vas-tu échapper à leur malédiction ?", a-t-il lancé lors d'un discours à Bursa (nord-ouest de la Turquie), critiquant également le "silence" de la communauté internationale.
(Avec AFP)