Le Conseil de sécurité de l’ONU fait de nouveau face au veto russe. Moscou s’est opposé mercredi soir à la demande d’enquête internationale sur l’attaque chimique présumée en Syrie et imputé au régime de Bachar al-Assad. Il s'agit du huitième veto de la Russie au Conseil de sécurité destiné à protéger son allié syrien.
Dans la foulée de cette annonce, François Hollande a réagi. "La Russie prend une lourde responsabilité", a commenté le chef de l’État, "la France n'avait ménagé aucun effort, y compris vis-à-vis de la Russie, pour réunir un consensus sur ce texte". De son côté, la Grande-Bretagne s’est dite "consterné" après ce veto. "La Russie a choisi le mauvais camp", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson dans un communiqué publié à Londres.
Une résolution commune de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni
"La Russie est face à un choix : elle peut continuer à maintenir en vie le régime meurtrier d'Assad, ou prendre ses responsabilités en tant que puissance mondiale, et utiliser son influence sur le régime pour mettre fin à six années de cessez-le-feu non respectés", a ajouté le ministre britannique.
Cette résolution proposée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni visait à répondre à l'attaque présumée avec des agents neurotoxiques dans la localité syrienne de Khan Cheikhoun le 4 avril, qui a fait 87 morts dont 31 enfants.
Parmi les quinze membres du Conseil, la Bolivie a également voté contre cette résolution, dix ont voté pour et trois se sont abstenus : la Chine, le Kazakhstan, et l’Éthiopie.
La Russie a mis son veto au moment où le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson faisait état lors d'une visite à Moscou "d'un niveau de confiance bas" entre les États-Unis et la Russie.
La résolution devait apporter le soutien du Conseil de sécurité aux enquêteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Le texte exigeait notamment que les autorités syriennes fournissent les détails des activités militaires de l'armée syrienne le jour de l'attaque ainsi que les noms des commandants des escadrons aériens, et donnent aux enquêteurs un accès aux bases aériennes.