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Attentats en Espagne : quatre suspects devant la justice, huit autres tués

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Sur les douze membres de la cellule djihadiste liée à l'attentat de Barcelone, jeudi dernier, huit ont été tués et les quatre autres comparaissent ce mardi devant la justice.

L'attentat de Barcelone, jeudi 17 août, a fait 15 morts et plusieurs dizaines de blessés ©JOSEP LAGO - AFP

Quatre suspects arrêtés dans le cadre de l'enquête sur les attentats en Catalogne doivent être présentés à la justice mardi, alors que les huit autres membres de la cellule jihadiste ont été tués. 

"Les douze objectifs principaux sont détenus ou morts", a tweeté la police catalane lundi vers 20h00, lundi, après quatre jours d'une traque qui a maintenu sur le qui-vive toutes les forces de l'ordre espagnoles.

En cavale depuis les attentats de jeudi en Catalogne (nord-est de l'Espagne) revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), le conducteur présumé du véhicule-bélier de Barcelone, un Marocain de 22 ans, a finalement été tué peu après 17h00 (15H00 GMT) par les Mossos d'Esquadra (la police catalane) à Subirats, petit village au milieu des vignes, à 50 kilomètres à l'ouest de la capitale catalane. 

Younès Abouyaaqoub, Marocain ayant grandi en Espagne et tenu pour responsable de la mort de 14 des 15 victimes des attentats, a été abattu après avoir crié "Allah est grand". Ses empreintes digitales ont confirmé son identité.

Plusieurs témoignages le situaient dans cette région lundi après-midi, après la diffusion d'un avis de recherche avec photos le qualifiant d'homme dangereux.

"Ici, il y a pas mal de maisons de travailleurs saisonniers abandonnées, c'est facile de se cacher", confiait à l'AFP Arnau Gomez, 24 ans, qui habite à un kilomètre de là où l'homme a été tué.

"Il fallait en finir"

"Je suis content et triste à la fois", réagissait lundi soir Hassan Azzidi, un Marocain de Ripoll, la ville catalane où le présumé jihadiste a grandi, comme la plupart des membres de la cellule.

"Il fallait en finir avec tout ça, parce qu'on vit comme en guerre, mais en même temps, ce garçon si jeune, quelqu'un lui avait lavé le cerveau", poursuit-il.

Après avoir annoncé sa mort, la police a aussi confirmé celle de l'imam marocain Abdelbaki Es Satty, soupçonné d'avoir radicalisé la bande de jeunes auteurs des attaques.

Ses restes ont été identifiés dans une maison à Alcanar, à 200 km au sud-ouest de Barcelone, où ils auraient manipulé des explosifs, a expliqué le chef de la police catalane Josep Lluis Trapero.

La veille des attentats, une déflagration a détruit la maison dans les décombres de laquelle on a découvert plus de 120 bombonnes de gaz : c'était le repaire des suspects. 

C'est sans doute cette explosion qui a précipité les attaques de Barcelone puis à Cambrils (120 km au sud de Barcelone), où une personne a été tuée et six blessées par une deuxième voiture-bélier, une Audi.

Huit membres sur 12 de la cellule sont donc morts : cinq abattus dès vendredi dans la localité de Cambrils, où ils ont foncé à bord de l'Audi contre un barrage de police, deux tués dans l'explosion de la maison d'Alcanar et Younès Abouyaaqoub tué lundi après-midi.

Après cinq jours de garde à vue, les quatre autres suspects encore en vie doivent comparaître mardi à Madrid devant l'Audience nationale, le tribunal spécialisé dans les affaires de terrorisme. Le juge déterminera alors s'ils sont inculpés et quel rôle on leur attribue.

Des connexions en Espagne et ailleurs ?

Parmi les quatre suspects en garde à vue, dont trois appréhendés à Ripoll et un à Alcanar, figurent trois Marocains et un Espagnol né dans l'enclave espagnole de Melilla au Maroc. Ils sont âgés de 21, 27, 28 et 34 ans.

"Cela ne signifie pas qu'on a fini. Nous travaillons encore", a précisé la police sur Twitter, tandis que son chef évoquait la recherche désormais des connexions des membres de la cellule en Espagne et ailleurs.

Jeudi, Younès Abouyaaqoub avait lancé sa camionnette contre une foule de promeneurs sur les Ramblas, la grande avenue de Barcelone qui descend vers la mer.

Quand le véhicule s'est encastré contre un kiosque, il s'est enfui à pied, marchant pendant plus d'une heure vers le sud, sans être arrêté, a raconté lundi matin le major Trapero.

Il a ensuite poignardé à mort un homme pour lui voler sa voiture.

Ce décès n'avait, jusqu'à lundi matin, pas été relié par la police aux attentats.

Après avoir forcé un barrage, Younès Abouyaaqoub avait abandonné la voiture. La police avait retrouvé l'homme mort à l'arrière, et perdu sa trace.

L'imam marocain, âgé d'une quarantaine d'années, qui a fait de la prison pour trafic de drogue de 2010 à 2014, a lui séjourné en Belgique dans la commune de Machelen, près de Bruxelles "entre janvier et mars 2016"

L'identification des victimes est aussi terminée, a par ailleurs annoncé le responsable de la Justice de Catalogne, Carles Mundó. 

Il s'agit de six Espagnols dont une femme avec la double nationalité argentine et un enfant, de trois Italiens, un Canadien, une Belge, deux Portugaises, un Américain, et un Autralo-Britannique de sept ans. 

En revanche, huit personnes continuaient lundi à lutter entre la vie et la mort lundi, et 12 blessés étaient dans un état grave.

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