Au moins 312 personnes ont été tuées lundi par des éboulements et des coulées de boue provoqués par de fortes précipitations à Freetown, a indiqué à l'AFP la Croix-Rouge. À la morgue de l'hôpital Connaught, l'espace manquait pour accueillir tous les corps, tant ils étaient nombreux. "Au moins 180" ont été apportés", a expliqué à l'AFP un employé de l'hôpital, Mohamed Sinneh.
Un journaliste de l'AFP présent sur les lieux de la catastrophe a vu des corps de victimes transportés par des habitants, et des maisons submergées par des coulées de boue dans deux quartiers de la ville, où des rues ont été envahies par des rivières en crue. Des images diffusées par des médias locaux montrent des habitants traversant les rues avec de l'eau jusqu'à la taille et des corps étendus dans une arrière-cour.
Une ONG locale, Society 4 Climate Change Communication (S4CCC-SL), a publié sur Twitter une photo montrant cinq corps maculés de terre entremêlés, dont celui d'au moins deux femmes et d'une petite fille. Sur d'autres vidéos diffusées par l'ONG, des rues bordées de maisons aux toits en tôle ondulée se sont transformées en rivières en crue. Une partie de la colline surplombant le quartier de Regent s'est effondrée sur des habitations, selon les médias locaux.
Dramatic footage of deadly #Freetown #floods #Sierraleone #climatechangeisreal = more intense rains, flash flooding pic.twitter.com/yvHiceM13y
— S4CCC-SL (@scccsierraleone) 14 août 2017
Les inondations constituent un danger récurrent en Sierra Leone, où des habitations précaires sont régulièrement emportées par des pluies torrentielles. Il pleut six mois par an à Freetown, ville surpeuplée d'environ 1,2 million d'habitants. En septembre 2015, des inondations avaient fait 10 morts et quelque 9 000 sans-abris dans la capitale de ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest. Le ministre de la Santé avait à l'époque mis en garde contre les risques accrus de maladie, comme le choléra, en raison des inondations. Avec la Guinée et le Liberia, la Sierra Leone fait partie des pays d'Afrique de l'Ouest qui ont été les plus affectés par une épidémie d'Ebola de 2013 à 2016 qui a fait plus de 11 300 morts et contaminé près de 29 000 personnes.