Les États-Unis et Israël quittent l'Unesco. Les Américains accusent l'organisation internationale de positions "anti-israéliennes" et ont été suivis par leurs fidèles alliés.
Pour Pascal Boniface, directeur de l'Institut des relations internationales et stratégiques, le mouvement qui a conduit à ce retrait est ancien : "Depuis 2011, que la Palestine a été totalement admise à l'Unesco, les États-Unis ont cessé leur part de financement, donc l'Unesco est privée d'environ 20 % de son budget. Il y a un geste supérieur de Donald Trump de se retirer de l'Unesco, c'est bien sûr un geste à l'égard d'Israël, mais c'est aussi un geste à l'égard de son électorat, qui estime que toutes ces organisations internationales, Unesco, Nations Unies, sont inutiles, coûteuses, remplies de dictatures hostiles aux États-Unis. En s'en retirant publiquement, Donald Trump vient conforter son électorat. C'est plus un geste de politique intérieure qu'un geste à l'égard d'Israël."
Invité du journal de 18h, au micro de Véronique Jacquier, Pascal Boniface n'y voit pas vraiment un coup dur pour l'organisme : "Pour l'Unesco, c'est un coup dur, mais dans la mesure où les États-Unis ne payaient plus leurs cotisations, ça ne change pas grand-chose. Peut-être qu'au contraire, ça va rappeler l'importance de ces organisations dans les programmes d'éducation. On dit vouloir lutter contre le terrorisme, l'Unesco est un rempart contre le terrorisme, par les programmes éducatifs qu'elle lance. On voit que les États-Unis sont isolés parce qu'ils se retirent d'une organisation internationale et qu'ils dénoncent le système multilatéral."
Écoutez l'interview de Pascal Boniface, invité du journal de 18h au micro de Véronique Jacquier