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Ce qu’il faut retenir de l’accord surprise entre la Grèce et ses créanciers

Par Benjamin Jeanjean

Ce vendredi, le gouvernement grec et ses différents créanciers sont parvenus à un accord à Malte qui devrait permettre à Athènes de bénéficier d’un nouvel volet d’aides financières. Mais les Grecs sont loin d’en avoir fini avec les sacrifices.

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C’est un ouf de soulagement qu’a dû pousser Alexis Tsipras ce vendredi soir suite à l’accord conclu entre la Grèce et ses différents créanciers (la BCE, le Mécanisme européen de stabilité et le FMI) lors de la réunion de l’Eurogroupe à Malte en compagnie des ministres des finances de la zone euro. "Nous avons résolu les gros problèmes concernant les réformes à faire", soulignait le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, alors que le commissaire européen chargé des affaires économiques, Pierre Moscovici, saluait "l’accord de principe qui est conclu après plusieurs mois de travail difficile". Mais si le pire a été évité, l’accord prévu risque de ne pas satisfaire tout le monde.

De nouvelles économies de 3,6 milliards entre 2019 et 2020

À la sortie de l’Eurogroupe, le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, a ainsi reconnu qu’il y avait dans cet accord "des choses qui vont déplaire [aux Grecs]". Et pour cause : Athènes s’est engagée à réduire ses dépenses de 2% du PIB entre 2019 et 2020, soit des économies supplémentaires de plus de 3,6 milliards d’euros, essentiellement via une énième réforme des retraites et un nouvel abaissement du seuil d’imposition. En résumé : les Grecs vont encore devoir se serrer sérieusement la ceinture, alors même que le troisième plan d’aide à la Grèce est censé se terminer en 2018.

À court terme, une bouffée d’oxygène pour les finances grecques

Si les perspectives à moyen et long terme sont donc peu réjouissantes pour de nombreux ménages grecs, la situation est différente pour ce qui est du court terme. En acceptant les conditions du FMI (largement appuyées par l’Allemagne), Euclide Tsakalatos a obtenu la garantie de pouvoir adopter des mesures de dépenses pour financer la croissance en 2019 et en 2020 si la cible budgétaire est atteinte, parallèlement aux réformes additionnelles. La signature de l’accord devrait également dégager le versement d’une nouvelle tranche de crédit à la Grèce, qui en a bien besoin puisqu’elle doit rembourser des créances de plus de 7 milliards d’euros en juillet prochain.

En difficulté politique, Alexis Tsipras a mis tout son poids dans la bataille

"Jusqu’à tard jeudi soir, nous n’étions pas certains d’y arriver", confesse au Monde une source grecque au sujet des négociations pour cet accord. Mais l’implication personnelle et appuyée d’Alexis Tsipras a visiblement débloqué la situation. Mal en point dans les sondages où il est largement devancé par le parti conservateur, le Premier ministre ne pouvait se permettre de voir son ministre des Finances revenir bredouille de Malte, lui qui doit faire face à une pression permanente de l’opposition pour organiser des élections anticipées, qu’il refuse toujours.

Reste à savoir désormais comment les Grecs accueilleront ce nouveau deal signé avec les institutions européennes...

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