Donald Trump ne relâche pas sa pression sur la Corée du Nord qui menace d’attaquer l’île américaine de Guam. Jeudi soir, le président des États-Unis a ainsi défendu sa formule sur le "feu et la colère" promis à Pyongyang, estimant qu’elle n’était "peut-être pas assez dure". Cette montée des tensions entre les deux pays fait redouter le pire : un conflit armée entre ces deux puissances nucléaires. S’il y a "toujours un risque" selon Jean-Vincent Brisset, spécialiste des questions asiatiques, invité vendredi matin de Sud Radio, "la Corée du Nord a une grosse habitude des attaques verbales qui, jusque là, n’ont pas beaucoup été suivies d’attaques physiques", nuance-t-il. Comme son père et son grand-père, Kim Jung-Un reste un spécialiste du "chantage à l’acte très grave pour pouvoir recevoir en échange de l’aide des États-Unis, du reste du monde, et de la Chine en particulier", poursuit le directeur de recherche à l’Iris.
Un conflit nucléaire peu probable
Jean-Vincent Brisset estime donc peu probable un affrontement armé, et encore plus un affrontement nucléaire. Le chercheur doute notamment de la capacité de Pyongyang à "miniaturiser des têtes nucléaires" et à avoir des "missiles fiables" comme annoncé ces derniers jours. Le directeur de recherche se méfie tout de même de "l’irresponsabilité" de Kim Jung-Un capable de vouloir tirer missiles en direction de l’île de Guam, "ce qui serait un excellent prétexte pour aller casser, avec des frappes chirurgicales, les installations nucléaires et balistiques de la Corée du Nord". Mais là encore, dans ce scénario, Jean-Vincent Brisset ne croit pas à une réponse nucléaire américaine qui "serait totalement contre-productif sur un plan cynique, et inacceptable sur le plan humain". "Par contre, si les États-Unis montaient des raids, à l’image de ce que font les Israéliens en Syrie ou ailleurs, je crois qu’une bonne partie de la communauté internationale se sentirait obligé d’applaudir", affirme-t-il.
Néanmoins, si la violence des échanges inquiète une grande partie de la planète, le président des États-Unis "a eu des résultats qui n’ont jamais été obtenus par ses prédécesseurs", estime Jean-Vincent Brisset. "Donald Trump est parti du principe que ses prédécesseurs avaient totalement échoué sur la gestion du dossier nord-coréen" en employant "des méthodes classiques qui ne marche pas", explique-t-il, tandis que "lui arrive pour la totalité de la gestion des États-Unis avec des méthodes de business, d’homme à d’homme, souvent des relations de forces". Cette méthode a particulièrement porté ses fruits avec la Chine, "seul levier vis-à-vis de la Corée du Nord", puisque le pays "a pris des mesures et changé de ton même si elle a très peur d’un effondrement" du régime nord-coréen.