C’est un nouveau pas franchi par l’Euskadi ta Askatasuna (ETA) vers son démantèlement. Après 40 ans de violences qui ont coûté la vie à près de 800 personnes, l’organisation séparatiste basque a confirmé son désarmement ce samedi, dans une lettre publiée la nuit dernière par la BBC. Née en 1959 en pleine période franquiste, l’ETA avait déjà pris une décision historique en octobre 2011 en renonçant officiellement à la lutte armée pour porter ses revendications indépendantistes. Mais elle refusait jusque là son désarmement et sa dissolution, réclamant à l’Espagne et la France l’ouverture de négociations sur le sort de ses membres actuellement emprisonnés (environ 360, dont 75 en France). La journée de samedi est donc un tournant majeur dans l’histoire de l’organisation.
L’ETA se désarme, mais Madrid ne donnera rien en échange
Mais alors que l’ETA doit remettre ce samedi à la justice la liste de ses planques, l’Espagne reste plus que méfiante face à ce désarmement. "Le seul chemin possible pour l’ETA, c’est la dissolution, la remise des armes, la repentance et la réparation du tort causé. Il n’y aura ni transactions ni concessions", a déclaré cette semaine le ministre de l’Intérieur, Juan Ignacio Zoido. Ce vendredi, c’est le ministre de la Culture et porte-parole du gouvernement de Mariano Rajoy, Iñigo Méndez de Vigo, qui a tenu à clarifier les choses. "Que l'ETA sache qu'elle n'a rien à attendre du gouvernement. Elle ne tirera aucun avantage, aucun bénéfice politique" de son désarmement unilatéral. Message transmis.
BBC exclusive: Basque militant separatist group Eta plans to unilaterally disarm on Saturday https://t.co/n9Sp4XWsap
— BBC Breaking News (@BBCBreaking) 6 avril 2017
(Avec AFP)