La police néerlandaise a annoncé jeudi une deuxième arrestation après la "menace terroriste" qui a causé la veille l'annulation d'un concert de rock à Rotterdam après un avertissement de la police espagnole.
À Rotterdam, le périmètre de sécurité a été levé jeudi, a constaté l'AFP sur place.
Un habitant du Brabant (sud) "est détenu et est entendu sur la menace à Rotterdam", a indiqué la police de Rotterdam dans un communiqué, précisant que le conducteur d'une camionnette immatriculée en Espagne et contenant "un certain nombre" de bonbonnes de gaz, interpellé mercredi, restait détenu.
Ce conducteur, qui devait être à nouveau entendu jeudi, "semblait sous l'influence de l'alcool", selon la police. Technicien de profession, il possédait une attestation pour le transport de bonbonnes de gaz qui fait l'objet d'une enquête.
Les services de déminage ont fouillé la camionnette et "n'ont rien découvert à côté des bonbonnes" tandis qu'une perquisition de son domicile "n'a livré aucun lien pour le moment avec la menace terroriste au Maassilo", la salle où devait se tenir le concert, a-t-elle ajouté.
Ces arrestations et l'annulation du concert interviennent dans un climat tendu six jours après les attentats en Espagne, revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui ont fait 15 morts. L'enquête se poursuit sur de possibles ramifications internationales et les déplacements à l'étranger, notamment en France et en Belgique, de plusieurs membres présumés de la cellule incriminée.
Mercredi soir, les autorités néerlandaises ont décidé d'annuler à la dernière minute le concert du groupe rock californien Allah-Las après que la police a reçu de son homologue espagnole un avertissement concernant une menace terroriste.
Un homme conduisant une camionnette immatriculée en Espagne a ensuite été interpellé mercredi vers 21h30 "en raison de sa façon de conduire" par un agent de police en stationnement près de la salle de concert Maassilo, située dans une zone portuaire du sud de la ville, où était organisé l'événement.
Dès mercredi soir, le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, assurait qu'il était trop tôt pour établir un lien entre la camionnette et une "menace terroriste", mettant en garde contre des conclusions hâtives.
Puis jeudi, "vers 2h, les collaborateurs des Services d'interventions spéciales (DSI) ont fait une descente dans une habitation du Brabant. L'habitant de 22 ans a été interpellé", a détaillé la police. "Une perquisition élargie a été menée cette nuit".
Un nom "sacré"
Le groupe Allah-Las, qui devait se produire à 20h30 à Rotterdam, a été accompagné sous escorte policière hors du Maassilo, a indiqué le maire de Rotterdam Ahmed Aboutaleb, premier maire du pays né immigrant et musulman.
De son côté, Allah-Las a assuré dans un communiqué que "le groupe est sain et sauf et est très reconnaissant envers la police de Rotterdam et les autres agences chargées de détecter la menace potentielle avant que quiconque ne soit blessé".
Les membres du groupe avaient affirmé il y a un an au quotidien britannique The Guardian avoir reçu des courriers électroniques de musulmans offensés par le nom "Allah-Las", mais assuré que "ce n'était absolument pas notre intention". Ils expliquaient avoir choisi d'évoquer Allah (dieu en arabe) parce qu'ils voulaient un nom "aux consonances sacrées".
"Nous avons eu ce nom pour si longtemps que je ne pense pas que nous puissions le changer. Cela ne marcherait pas", a expliqué le groupe formé en 2008.
Les Pays-Bas ont pour l'heure été épargnés par la vague d'attentats qui a ébranlé leurs proches voisins européens.
Mais les autorités restent sur leurs gardes en raison de plusieurs alertes ces derniers mois et de rapports indiquant que des individus liés aux attentats de Paris et de Bruxelles sont brièvement entrés dans le pays.