Donald Trump persiste et signe : il vient d’annoncer qu’il ne céderait en rien sur l’augmentation des taxes douanières. Le locataire de la Maison Blanche parle même d’augmenter encore les droits de douane américains à l’égard de la Chine.
Donald Trump : "Un moment d’incertitude complète"
Après une forte chute, les bourses asiatiques remontent légèrement. "Sur les marchés financiers, cela se calme un tout petit peu, confirme Éric Heyer, économiste, directeur du département “Analyses et prévisions” de l’OFCE (Office Français de Conjoncture Économique). Ce n’est pas une crise financière comme 2008 ou 1929, liée à une bulle immobilière ou sur les dettes privées. Non, c’est lié, comme disait Keynes, à la fuite vers la qualité. On est dans un moment d’incertitude complète."
"Nous n’avons jamais connu un choc aussi violent infligé par un gouvernement d’un grand pays. Quand il y a de l’incertitude, les investisseurs retirent leur argent de ce qui est risqué et le placent dans ce qui ne l’est pas. Vous le retirez des bourses et le placez dans de l’or, des monnaies comme le Franc Suisse ou la dette publique. On voit d’ailleurs les taux d’intérêt sur cette dernière baisser."
Droits de douane : "Le choc du pouvoir d’achat, aux États-Unis, ce sont les prix qui vont augmenter. Chez nous, en France, ce sont les revenus qui risquent de baisser" explique @HeyerEric, économiste #GrandMatin https://t.co/RnyoHgLRkL pic.twitter.com/z96gPPbYKV
— Sud Radio (@SudRadio) April 8, 2025
De l'inflation à court terme
"Il suffit que l’incertitude se lève pour que les marchés reprennent du poil de la bête, résume Éric Heyer, économiste, directeur du département “Analyses et prévisions” de l’OFCE. Même si Donald Trump reste ferme, il dit que 50 pays ont ouvert des négociations. Aux États-Unis, l’idée de Trump est d’obtenir des recettes complémentaires. Il a en tête de réduire assez franchement les impôts des Américains, alors que son déficit public est supérieur à celui de la France."
"Vous financez cela par des droits de douane : l’étranger va payer un peu plus. Mais cela ne marche que si vos capacités de production permettent de répondre au fait que le produit étranger coûte plus cher. Le problème est là : les États-Unis marchent à plein régime. Ils ont un taux de chômage à 4,1%. À cela s’ajoute la stratégie d’expulser les travailleurs sans papiers. Qui pourrait produire la demande supplémentaire, on ne sait pas. Les entreprises n’ont pas les moyens ni les équipements pour produire plus. À court terme, il ne peut y avoir que de l’inflation. Les Américains vont y gagner sur les impôts et y perdre sur les prix à la consommation, qui pèsera plus sur les ménages modestes."
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