Élections en Allemagne : "Une situation beaucoup moins prévisible qu’on ne le pensait"
Que penser des résultats des élections législatives en Allemagne ? Les résultats sont très serrés entre le vice-chancelier social démocrate, Olaf Scholz, qui a remporté 25,7% des suffrages, et l'Union chrétienne-démocrate, dirigée par Armin Laschet (24,1%). Ils entendent néanmoins mener leurs pourparlers en vue de former un gouvernement. "Cette situation est beaucoup moins prévisible qu’on ne le pensait", décrypte Bernard de Montferrand, diplomate, ambassadeur de France en Allemagne de 2007 à 2011, et co-auteur avec Jean-Louis Thiériot de "France-Allemagne, l’heure de la vérité" aux éditions Tallandier.
"En Allemagne, le système électoral, la désignation du responsable politique ne se passent pas du tout comme en France. En France, on élit directement un président de la République et on est sûr du résultat. En Allemagne, avec la culture du consensus, on essaie de trouver une solution. Par le passé, il y a eu plusieurs moments où la CDU était arrivée en tête en 1969, 1972, 1976 et 1980. Et ce sont Brandt et Schmidt, des socialistes, qui ont été aux manettes."
Élections en Allemagne : "Merkel va rester au pouvoir tant que le contrôle de la coalition n’aura pas été fixé"
"Il y aura des négociations entre les trois partis qui sont arrivés en tête, décrypte Bernard de Montferrand, diplomate et ancien ambassadeur de France en Allemagne. Peut-être que le troisième a plutôt envie que ce soit le SPD ou la CDU et il y a une sorte d’effet de levier." L’Allemagne, avec ces résultats très serrés, est-elle menacée par une certaine instabilité politique dans les semaines et mois qui viennent ? "Sûrement pas une instabilité politique, car Merkel va rester au pouvoir tant que le contrôle de la coalition n’aura pas été fixé."
"L’Allemagne va rester un peu paralysée. Cela va durer un, deux, trois mois… La dernière fois, cela a duré cinq mois. Cela veut dire que l’Allemagne va être un peu aux abonnés absents quelques mois sur les grandes décisions européennes. Mais comme ce sera Mme Merkel, elle a une autorité certaine. Ce ne sera donc sûrement pas de l’instabilité, modère Bernard de Montferrand. Elle est là tant que le nouveau chancelier ne prend pas le pouvoir, jusqu’au moment où les trois partis se seront mis d’accord. C’est le troisième qui donnera la tonalité."
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