Un peu de suspense du côté du Bosphore : il y aura pour la première fois un second tour à l’élection présidentielle turque. Le président islamo-conservateur sortant Recep Tayyip Erdogan et son adversaire, Kemal Kiliçdaroglu, devraient se retrouver pour se départager le 28 mai prochain.
Turquie : Erdogan bien placé pour l'emporter
Erdogan contesté ? "Il est plutôt en position favorable, juge Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS et spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient, auteur du livre La Turquie, un partenaire incontournable. "D’abord, il est devant à l’issue du premier tour, avec 49% des suffrages exprimés, selon 98% des bulletins de vote. Son concurrent le plus direct est à 45%. Cela induit une dynamique en faveur d'Erdogan pour le deuxième tour."
"Deuxième aspect important à ne pas oublier : hier, il y avait en même temps des élections législatives. Le Parlement sera à nouveau dominé par le parti de Recep Tayyip Erdogan. Il part donc avec deux atouts pour le deuxième tour. À la grande surprise des observateurs, il a tenu le choc. Cela prouve une fois de plus qu’il a une base sociale et électorale très solide."
🔴 #Turquie : vers un second tour à l'élection présidentielle
🗣️@DidierBillion : "C'est la preuve éclatante que la Turquie n’est pas une dictature" #Erdogan #Kiliçdaroglu
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— Sud Radio (@SudRadio) May 15, 2023
Un régime autoritaire, pas une dictature
Une base sociale contestée par la crise économique... Est-ce l’inflation qui a joué dans le résultat ? "Cette crise économique que connaît la Turquie depuis quatre ans est terrible. Le taux d’inflation était supérieur à 85% l’an dernier. Cette année, il est en légère régression. C’est terrible pour les classes moyennes et populaires. Il faut souligner que durant cette campagne, Erdogan a bénéficié de beaucoup plus de temps d’antenne que son opposition. Environ 80% de la presse est sous la tutelle du parti au pouvoir. C’est un facteur qui permet de mieux comprendre les résultats."
"Pour autant, c’est très étonnant, cela n’a pas affecté sa base électorale, constate Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS. Le facteur important, c’est l’usure du pouvoir. Après vingt ans, elle n’est pas si manifeste que cela. Il tient le choc." Peut-on dire que la démocratie est respectée ? "Nous avons là une preuve éclatante que ce n’est pas une dictature. C’est un régime autoritaire, où les libertés démocratiques fondamentales sont attaquées par le pouvoir. Pour autant, le scrutin s’est déroulé dans des conditions optimales."
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