Donald Trump, président des États-Unis, vient de suspendre 90 jours les surtaxes sur les droits de douane, conservant 10% de plus pour le monde entier, 25% pour l’acier, l’aluminium et l’automobile. Mais les importations chinoises se voient taxées à 125%, la Chine taxant en retour les produits américains à 84%.
États-Unis : une asymétrie durable
"Tout cela n’est pas fini, résume Christian de Boissieu, professeur émérite à Paris Panthéon-Sorbonne, président de la Fondation Concorde, auteur de “La Nouvelle Guerre des monnaies” (Odile Jacob). Hier, les bourses ont été soulagées et poursuivent leur correction ce matin. Il nous donne 90 jours, on va voir ce qu’il en fait. Ce qui me parait un peu curieux, c’est de voir que toute la planète dépend de comment monsieur Trump se lève le matin."
"Je trouve cela un peu inquiétant, pour nous Européens, d’être aussi dépendants de ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique. Je sais bien qu’il y a le dollar, la puissance économique et militaire des États-Unis. Il y a toujours eu cette asymétrie depuis la seconde guerre mondiale. Nous sommes dépendants des décisions un peu erratiques du président américain."
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— Sud Radio (@SudRadio) April 10, 2025
Une guerre des monnaies
"Les bourses et les perspectives d’inflation lui ont fait faire vote-face, constate Christian de Boissieu, président de la Fondation Concorde. Au fond, il s’agit d’une guerre des monnaies. On n’en parle pas assez. La guerre commerciale avec la Chine est loin d’être terminée. Les iPhones en viennent directement. Il y a également le débat sur les terres rares."
"Les Chinois contribuent en grande partie à l’énorme déficit commercial américain de 36 000 milliards de dollars. Je ne crois pas à la possibilité d’une rupture fondamentale. Personne ne veut céder. Il faudrait que l’Europe se bouge un peu. Le rapport Draghi donne des pistes à ce sujet. Depuis septembre, il est largement dans les tiroirs. À force de ne pas se donner des moyens de réarmement économique, la passivité de l’Europe m’inquiète. Il faut avancer avec les pays qui le veulent et le peuvent, les textes le permettent."
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