Pandora Papers : "Le courage d'un lanceur d'alerte"
Le Pandora Papers, de quoi s’agit-il ? "Il s’agit d’une poursuite de ce qu’il y avait déjà eu dans les Panama Papers, décrypte Yamina Tadjeddine, professeure de sciences économiques à l'université de Lorraine à Nancy. Un lanceur d’alerte a eu le courage de révéler un certain nombre de documents qu’il détenait. Ces documents transitent par des cabinets d’avocat, des acteurs qui permettent d’occulter le nom originel ayant donné l’ordre de créer la société."
"Cet ordre part d’un pays du nord comme du sud, on l’a vu dans la diversité des clients concernés, souligne Yamina Tadjeddine. Généralement, ces dossier transitent par un cabinet d’avocat. On a cité Baker McKenzie, un cabinet renommé, qui va mettre en relation cette personne avec de sociétés écrans situées dans des paradis fiscaux."
Pandora Papers : "La frontière est assez tenue entre fraude et optimisation fiscale"
Pour autant, ces pratiques sont-elles ou non illégales ? "La frontière est assez tenue entre fraude et optimisation fiscale, reconnaît cette professeure de sciences économiques à l'université de Lorraine à Nancy. L’optimisation permet de profiter des incitations données par l’Etat afin de réduire son impôt. Là, il s’agit d’une action délibérée pour faire disparaître le nom de la personne. Soit parce qu’elle est connue et ne souhaite pas que l’on sache qu’elle possède ces biens, soit parce qu’elle souhaite échapper à l’impôt."
Les notaires et autres professionnels sont-ils en vraiment en mesure de repérer et signaler de tels montages opaques ? "Au final, vous allez avoir une holding qui vous signale son désir d’acheter, détaille Yamina Tadjeddine. Le notaire va effectuer une transaction ; il n’est pas censé savoir qui est véritablement le propriétaire de cette holding. Qui plus est, il peut y avoir des prête-noms, et on ne remonterait pas à l’initiateur de ce dispositif."
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