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Fédorovski : "Avec le Mondial, les Russes veulent montrer qu'ils ne sont pas isolés"

Par Benjamin Jeanjean

Alors que la Coupe du monde de football 2018 débute ce jeudi à Saint-Pétersbourg avec le match Russie - Arabie Saoudite, l’écrivain russe Vladimir Fédorovski revient pour Sud Radio sur l’importance de cet événement pour le pays.

Krementchouk
Les forces russes auraient procédé à des frappes sur un centre commercial de la ville de Krementchouk. (ODD Andersen - AFP))

"L’enjeu est majeur, c’est un véritable tremblement de terre géopolitique". À l’heure d’évoquer le coup d’envoi de la Coupe du monde de football ce jeudi, l’écrivain russe Vladimir Fédorovski n’y va pas par quatre chemins. La situation actuelle de la Russie, pays organisateur, ne lui donne pas le droit à l’erreur pour les semaines à venir. "On me demande souvent si la Russie est une sorte de paria, si on peut parler de Guerre Froide. La situation était plus grave que lors de la Guerre Froide ! Des deux côtés, on vivait un peu dans le monde imaginaire, il y avait une distinction entre la politique réelle et la propagande. Là, tout le monde attaquait la Russie, on disait que Poutine était partout : dans les élections américaines, dans les élections françaises, dans l’affaire Skripal, etc. Avec cette Coupe du monde, les Russes veulent montrer qu’ils ne sont pas isolés et que le pays se développe de manière heureuse. Ils veulent montrer les jambes interminables des jeunes filles de Saratov, l’arme secrète de Poutine, ils veulent montrer les routes et les façades qu’ils ont bien rafistolées", affirme-t-il sur Sud Radio.

"Les stades sont extraordinaires. Les Russes veulent montrer la Russie que vous ne connaissez pas, pour réaffirmer que la Russie n’est pas du tout l’adversaire de l’Occident. En réalité, c’est une sorte d’allié dans la longue lutte qui nous attend contre l’islamisme. Au-delà de ça, ils veulent montrer que les Russes sont hospitaliers, que c’est une grande civilisation, d’où la nécessité de visiter les onze villes extraordinaires qui vont accueillir la Coupe du monde", ajoute-t-il avant de s’attarder plus longuement sur la personnalité de Vladimir Poutine et sur son rapport au sport.

"Pour Poutine, la Coupe du monde c’est presque irrationnel. Vous voulez comprendre Poutine ? Pensez au sport ! C’était un petit enfant complètement abandonné dans les rues de Saint-Petersbourg, Leningrad à l’époque.. La ville était délabrée, c’était un caïd. Il m’a dit une fois "J’aurais dû terminer en prison. Qu’est-ce qui m’a sauvé ? Le sport". Un coach de judo l’a pris par la main à 13 ans et a formé la mentalité de Poutine. Tous les jours, Vladimir Poutine se réveille à 8h30 et fait une demi-heure de gymnastique très poussée avant de partir au Kremlin pour travailler. Pour lui, montrer la force de caractère de la Russie et sa transformation, ça passe par le sport", assure-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Vladimir Fédorovski dans le Grand Matin Sud Radio

 

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