Après la "queue du siècle" de tout un peuple pour lui rendre un dernier hommage, quelle est l’importance de ces funérailles royales de la Reine Élizabeth II ?
Élizabeth II : "Nous avons perdu ce sens de l’histoire"
"C’est absolument fondamental de savoir commémorer ces événements, célébrer son histoire, estime Dimitri Casali, historien et essayiste. C’est la base de ce qui fait et unit un peuple. Aujourd’hui, malgré tout, on peut quand même admirer le deuil des Britanniques. Ce sens de l’histoire, de la grandeur aussi, avec cette mise en scène incroyable. Ils savent depuis toujours organiser ces événements. Nous, nous avons perdu ce sens de l’histoire."
Il faut dire que la France n’a plus de roi ni de reine… "Regardez les dernières grandes célébrations historiques, c’était Mitterrand en 1989 avec le bicentenaire de la révolution française. Aujourd’hui, le bicentenaire de Napoléon, ce fut absolument minable. S’il avait été britannique, je ne vous raconte pas…"
La jeune génération ne respecte pas Charles III
Cette fascination pour la couronne britannique va-t-elle se poursuivre avec Charles III ? "Je suis très inquiet, confie Dimitri Casali, historien et essayiste. Charles III va-t-il être à la hauteur ? Il a eu le temps de se préparer, c’est un fait. Mais la jeune génération ne le respecte pas. Il y a eu des sondages terrifiants concernant les moins de 25 ans."
"Maintenant, il faut à la fois gérer une institution monarchique de plus en plus menacée, en Écosse, en Irlande du nord, et dans le Commonwealth. Il est évident que l’Australie ou la Nouvelle-Zélande vont partir." Une page se tourne ? "Oui, le discours de Charles III était admirable. Mais il n’est pas en adéquation avec la jeune génération britannique. Ils auraient préféré le prince William. À 73 ans, c’est peut-être un roi par intérim."
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