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Giuseppe Conte, juriste inconnu du grand public, proposé pour gouverner l'Italie

Par Benjamin Jeanjean

Les leaders de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, ont proposé lundi soir le nom de Giuseppe Conte pour prendre la tête du prochain gouvernement italien. Un séisme politique dans le pays mais aussi en Europe.

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Cette fois, c’est la bonne ? Après des semaines de tractation, les chefs de file du Mouvement 5 étoiles (Luigi Di Maio) et de la Ligue (Matteo Salvini) sont tombés d’accord sur le nom d’une personnalité pour prendre la tête du prochain gouvernement italien, après les dernières élections législatives. Et c’est Giuseppe Conte, juriste de 54 ans inconnu du grand public, qui a été proposé au président de la République Sergio Mattarella, seul habilité à valider ou non cette nomination. "Nous avons indiqué le nom de Giuseppe Conte au président de la République. Un nom qui peut faire avancer le contrat de gouvernement. Je suis très fier de ce nom, parce qu'il représente la synthèse entre la Ligue et le M5S", déclarait Luigi Di Maio hier soir dans un long texte publié sur le blog du M5S.

Juriste universitaire et spécialiste de droit civil et administratif, Giuseppe Conte, ancien homme de gauche, est toujours resté jusqu'à présent loin de la politique. "Il sera un chef de gouvernement politique. Et à ceux qui disent qu'il n'a pas été élu, je réponds que Giuseppe Conte était dans mon équipe, 11 millions d'Italiens ont voté pour lui", prévient Luigi Di Maio.

Les marchés financiers s’inquiètent déjà de l’alliance Ligue - M5S

Alors que Giuseppe Conte devrait être à la tête du premier gouvernement populiste de l’un des six pays fondateurs du projet européen (France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), le programme commun résolument anti-austérité de cette surprenante alliance inquiète déjà les marchés financiers : la Bourse de Milan a perdu 1,52% ce lundi, tandis que le spread - l'écart entre les taux d'emprunt italien et allemand sur dix ans – était fixé à 186 points (+55 points en moins d'une semaine).

Mais le caractère populiste de cette alliance ne doit pas pour autant être vu comme la promesse d’une politique d’extrême-droite, assure Stephano Montefiori, correspondant du Corriere della Serra à Paris. "Il y a toute une théorie selon laquelle le Mouvement 5 étoiles est en réalité un produit de ceux qui ont fui le Parti démocrate, déçus par la gauche. Giuseppe Conte a d’ailleurs revendiqué il y a quelques jours ses origines de gauche. Il est vrai qu’il y a des éléments de rupture avec les précédents gouvernements de gauche et de droite qui ont gouverné l’Italie. Il faut voir...", déclare-t-il sur Sud Radio avant de donner son avis sur la comparaison déjà faite entre ce mariage de raison et l’alliance potentielle (encore très hypothétique) en France entre la France Insoumise et le Front national.

"Le M5S est moins situé à la gauche radicale que la France Insoumise"

"Le Mouvement 5 étoiles est bien moins situé à la gauche radicale que la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. C’est un mouvement plus complexe, mais l’idée est tout de même là. Les deux forces sont anti-systèmes et prônent un discours anti-élites et anti-Union européenne, avec l’idée que l’Union européenne est mauvaise et qu’il faut la changer pour revenir à une souveraineté nationale. Cette caractéristique est aussi visible en France avec le Front national et la France Insoumise", indique-t-il.

Alors que Luigi Di Maio et Matteo Salvini visaient tous deux le poste de chef du gouvernement avant de se rendre de l’impossibilité pour chacun de faire plier l’autre, ils devraient toutefois s’octroyer des postes de choix selon la presse italienne : le ministère de l'Intérieur pour Matteo Salvini et un grand ministère du Développement économique, incluant le Travail, pour Luigi Di Maio.

Propos recueillis par Steven Gouaillier

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