Israël intensifie ses frappes sur la bande de Gaza, et le sud du Liban. L’offensive terrestre semble approcher. Emmanuel Macron va se rendre sur place ce mardi 24 octobre 2023. La France peut-elle sortir à cette occasion de son rôle de spectateur impuissant ?
Israël : la France pas en situation de peser
Emmanuel Macron aurait beaucoup hésité avant de s’y rendre. Pourquoi ces tergiversations ? "Il avait l’impression que ce ne serait pas foncièrement utile. Il y a sûrement également des hésitations qui tiennent à la fébrilité de la situation intérieure", estime David Rigoulet-Roze, consultant en relations internationales et spécialiste du Moyen-Orient, chercheur associé à l’IRIS.
La voix de la France peut-elle peser dans la résolution de ce conflit ? "Elle n’est pas en situation, si tant est qu’elle ait une voix spécifique en la matière. Le seul pays qui soit en mesure de le faire, ce sont les États-Unis, de toutes façons."
David Rigoulet-Roze "Israël-Hamas : la France n'est pas en situation de faire prévaloir sa voix, si tant est qu'elle en a une" #GrandMatin https://t.co/WZeoeeZ4pf pic.twitter.com/0VTO6BfLQI
— Sud Radio (@SudRadio) October 23, 2023
Le Qatar, un partenaire à deux visages
Reste la problématique des otages. Sept Français seraient en effet retenus dans la bande de Gaza. Quelle est la marche de manœuvre d’Emmanuel Macron ? "Elle est très étroite, juge David Rigoulet-Roze, consultant en relations internationales et spécialiste du Moyen-Orient. Le président Macron faisait état il y a quelques jours de discussions intenses. Mais il ne voulait pas donner de faux espoirs. C’est censé avancer, notamment via l’intermédiaire du Qatar. Il y a des incertitudes. On parle de sept disparus, une seule otage a été identifiée."
Jean-Yves le Drian a récemment rencontré le Premier ministre Qatari. "De toutes façons, le Qatar apparait comme incontournable. La France a des relations stratégiques avec le Qatar, économiques, en coopération militaire." Un pays qui accueille par ailleurs sur son sol le bureau politique et le chef du Hamas. "Cela peut lui poser des problèmes à termes : le Qatar a financé depuis des années, avec l’aval d’Israël, les rémunérations des fonctionnaires de la bande de Gaza. Cela soulève des questions, a fortiori vu ce qui s’est passé le 7 octobre."
Retrouvez "Sud Radio vous explique" chaque jour à 7h40 dans le Grand Matin Sud Radio avec Benjamin Glaise.
Cliquez ici pour écouter “Sud Radio vous explique”
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !