Une manifestation monstre pro-palestinienne vient de se tenir à Londres. 300.000 personnes y ont manifesté en faveur de la Palestine. Une manifestation très importante, mais entachée, selon le Premier ministre britannique, par la présence de sympathisants du Hamas, mais aussi de contre-manifestants nationalistes.
"Ce conflit divise particulièrement l’Europe"
Peut-on parler d’une division en Europe et en Grande-Bretagne. "C’est vrai qu’il y a des manifestations monstres en faveur de la cause palestinienne, analyse Patrick Martin-Genier, auteur, enseignant à Sciences-Po et spécialiste des questions européennes. Celle d’hier en France contre l’antisémitisme a été très importante. C’est quelque chose qui n’avait pas encore eu lieu en Europe. Ce conflit divise particulièrement l’Europe car la communauté musulmane y est très importante, notamment au Royaume-Uni."
"Des images ont choqué les opinions, notamment l’assaut sur les hôpitaux. Mais c’est particulièrement vrai au Royaume-Uni, où la communauté musulmane se sent stigmatisée par le pouvoir politique, notamment par la très controversée ministre de l’Intérieur." Est-ce le modèle de société communautariste en Angleterre qui pose problème ? "C’est ce que l’on dit. Le Royaume-Uni est très largement un pays d’accueil. Beaucoup viennent du Pakistan, de l’Inde. Ce communautarisme s’est développé dans de nombreux quartiers, avec des règles auxquelles on n’a pas peut-être pas suffisamment prêté attention. Des règles qui ne sont pas nécessairement compatibles avec les règles de l’Occident, d’un état de droit. Il y a des extrémistes dans certains quartiers à Londres."
Manifestation monstre pro-palestinienne à Londres : "Ce conflit divise l’Europe car la communauté musulmane est extrêmement importante, notamment au Royaume-Uni", explique @MartinGenier #GrandMatin https://t.co/GY6nHWNIAW pic.twitter.com/KkXG4F7oK9
— Sud Radio (@SudRadio) November 13, 2023
L'Allemagne opposée à un cessez-le-feu
L’Europe, elle aussi, est divisée politiquement sur ce sujet. "On l’a bien vu suite à l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, analyse Patrick Martin-Genier, auteur, enseignant à Sciences-Po et spécialiste des questions européennes. Certains réclament un cessez-le-feu, d’autres y sont opposés. Hier, le chancelier allemand, Olaf Scholtz, a refusé cette position à un cessez-le-feu. On s’est beaucoup divisé sur ces questions de couloir, de pause humanitaire. L’Europe n’est pas d’accord sur la stratégie à adopter, notamment sur le processus politique en vue de relancer le dialogue sur un futur État palestinien."
Cette division risque-t-elle de s’élargir, alors que la guerre se poursuit à Gaza, et que des centaines d’Israéliens sont toujours otages ? "Le Hamas a annoncé la suspension des négociations pour leur libération, compte tenu des frappes sur l’hôpital de Gaza. Toute négociation est pour l’instant suspendue. Le Premier ministre israélien a dit que, de toutes façons, l’objet était l’élimination du Hamas de cette partie du territoire. Il n’est absolument pas d’accord pour céder aux pressions."
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