Selon Steve Witkoff, le négociateur envoyé par Donald Trump pour discuter avec Vladimir Poutine, le président de la Russie n’est pas un homme mauvais en soi et ne compte pas annexer le reste de l’Europe après avoir attaqué l'Ukraine.
"L’alter ego de Donald Trump"
Mais qui est cet homme, par ailleurs vieil ami et partenaire de golf du président américain ? "C’est l’alter ego de Donald Trump. Ce n’est pas juste un promoteur immobilier, c’est aussi un avocat, explique Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice de France en Chine et en Russie et auteure de “Madame l’ambassadeur de Pékin à Moscou, une vie de diplomatie” (éditions Tallandier). Il sait ce que sont des négociations. Ce qui est important, c’est d’avoir un négociateur proche de Donald Trump. Si c’est quelqu’un qui désavoue par la suite, même si c’est un bon diplomate, cela ne fonctionne pas. C’était arrivé lors de son premier mandat."
Les négociations se poursuivent entre Américains, Russes et Ukrainiens. "On appelle cela la diplomatie de la navette. C’est efficace, car au lieu d’avoir en salle des personnes qui s’insultent et ne se comprennent pas, vous avez des négociateurs puissants. Les États-Unis ont toujours géré la difficile question du Moyen-Orient via cette "shuttle diplomacy"." Pour autant, pour l'instant, rien n’a changé depuis le coup de fil Trump-Poutine... "D’abord, dans des négociations de paix, jusqu’à la dernière minute, il y a des frappes car chacun veut être en position de force."
Guerre en Ukraine : "On est loin d'une véritable trêve, d'un cessez-le-feu complet, car la Russie progresse sur le terrain" affirme @SylvieBermann #GrandMatinhttps://t.co/mLsqa3Skpm pic.twitter.com/nb6RfVTBzq
— Sud Radio (@SudRadio) March 24, 2025
Ukraine : "Vladimir Poutine a du temps"
"Il ne faut pas s’attendre à une trêve préalable, souligne Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice de France en Chine et en Russie. La temporalité de Trump et Poutine n’est pas du tout la même. Trump est pressé, car il s’agit d’une promesse de campagne. Certains disent qu’il rêve du prix Nobel de la paix. En revanche, Vladimir Poutine a du temps, car il est en train de progresser sur le terrain. Il y a un préalable absolu : le retrait de tout Ukrainien de la région russe de Koursk. C’est réduit à une ou deux poches, mais tant qu’il y en aura un, ce ne sera pas possible d’arriver à un accord."
"Cela a commencé par le fait de décréter une trêve sur les frappes sur les installations énergétiques. Les frappes ukrainiennes ont fait mal en Russie. Aujourd’hui, ils vont discuter d’une trêve en mer Noire pour remettre en place l’accord sur les exportations de céréales. On est encore loin d’un véritable cessez-le-feu complet. Les Américains veulent pouvoir dire que l’on progresse. Le négociateur a des propos très optimistes. De son côté, après l’humiliation dans le Bureau ovale, Zelinsky ne veut pas mécontenter les Américains. Reste à voir ce que les Russes sont prêts à concéder. Probablement peu de choses."
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