Deux semaines après la signature d'un accord entre les puissances occidentales et Téhéran sur le programme nucléaire iranien (lire ici), Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, s'est rendu ce mercredi en Iran pour y rencontrer le président Hassan Rohani. Le chef de la diplomatie française a officiellement remis au président iranien une invitation pour se rendre en France en novembre prochain. "Je suis porteur d'une invitation de la part du président de la République française au président iranien à se rendre en France, s'il le veut bien, au mois de novembre", a annoncé Laurent Fabius lors d'une conférence de presse depuis Téhéran. Cette visite de Hassan Rohani sera la première en France d'un chef d'Etat iranien depuis 1974, selon le site du ministère des Affaires étrangères.
Des manifestants protestent contre la venue de Fabius
Laurent Fabius a laissé un souvenir amer aux Iraniens, pour qui il sera toujours le Premier ministre qui avait défendu l'Irak lors de la guerre avec l'Iran de 1980 à 1988, mais aussi celui de l'affaire du sang contaminé, qui a fait plusieurs centaines de victimes en Iran. "Le Sida, cadeau de la France à l'Iran", pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants ce mercredi à Téhéran, rapporte l'AFP. Plus récemment, lors des négociations sur le nucléaire iranien, la position de la France a été particulièrement critiquée en Iran, où l'on évoquait la dureté de Laurent Fabius. "La France a eu une attitude constante, ferme, constructive afin d'empêcher la prolifération nucléaire car le nucléaire n'est pas une babiole", a expliqué le ministre des Affaires étrangères.
Évolution diplomatique, intérêt économique
La visite de Laurent Fabius, la première d'un ministre des Affaires étrangères français en Iran depuis Dominique de Villepin en 2003, symbolise le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays depuis la signature de l'accord permettant de contrôler le programme nucléaire iranien. Mais elle a aussi des portées économiques. La reprise des relations va permettre aussi aux entreprises françaises de trouver de nouveaux débouchés qui avaient quasiment disparu ces dix dernières années. En septembre, d'ailleurs, une délégation économique française, accompagnée par deux ministres, ira également en Iran pour une visite aux portées beaucoup plus économiques cette fois-ci.