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Israël : la Knesset autorise l'appropriation de terres en Cisjordanie

Par Mathieu D'Hondt

Le Parlement israélien a voté ce lundi une loi autorisant l'Etat à s'approprier des terres palestiniennes en Cisjordanie occupée.

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Approuvé en première lecture en décembre, le projet n'a eu de cesse depuis d'être débattu au sein même de la classe politique israélienne, ravivant les clivages jusqu'au vote définitif. En amont du scrutin, le chef de l'opposition Isaac Herzog avait ainsi dénoncé la nature "abjecte" de la législation, ajoutant qu'une telle décision "serait de fait une annexion", exposant selon lui l'Etat hébreu à de possibles sanctions des tribunaux criminels internationaux. Même son de cloche chez l'ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni - issue de la même formation politique que Herzog (L'union sioniste) - laquelle avait prévenu : "Nous paierons pour les deuxième et troisième lecture du projet devant la CPI". De son côté, l'actuel ministre des Sciences et de la Technologie, Ofir Akounis, membre du parti conservateur au pouvoir (Likoud), avait riposté affirmant que "toute la terre d'Israël appartient au peuple juif" et qu'il s'agissait ni plus ni moins d'un "droit éternel et incontestable".Présent à Londres dans le cadre d'une visite officielle de deux jours au cours de laquelle il a été reçu par Theresa May, le Premier-ministre israélien Benjamin Netanyahu avait informé au préalable les médias que la Knesset voterait bien le projet, précisant qu'il en avait informé l'administration Trump dans un souci de ne pas surprendre "ses amis" de Washington. Une déclaration loin d'être anodine tant la position des Etats-Unis sur le sujet demeure floue depuis la passation de pouvoir à la Maison Blanche.Si l'élection de Donald Trump, supposé plus favorable que son prédécesseur sur la question des implantations, pouvait légitimement ravir l'Etat Hébreu, les récentes déclarations de Washington - qui s'est gardé de prendre position - pourrait peser à l'avenir. Le successeur de John Kerry au département d'Etat américain, Rex Tilleson, a ainsi rappelé que son administration avait "besoin de consulter toutes les parties sur la manière d'avancer, ajoutant qu'elle se "gardera de commenter cette loi avant toute décision de justice".L'approbation de cette loi est un enjeu crucial pour Israël qui doit faire face à une opposition de plus en plus ferme de la communauté internationale quant à sa politique de colonisation, considérée comme principal obstacle à la paix et jugée "illégale" par l'ONU, depuis l'adoption de la résolution 446 du Conseil de sécurité en 1979. Les Nations Unies n'ont d'ailleurs pas manqué de réagir à la décision du Parlement Israélien, affirmant qu'une "ligne rouge très épaisse" avait "été franchie".

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