Kavout Mahi, chargée des relations avec les pays francophones au bureau des relations internationales du parti démocratique du Kurdistan (PDK) est revenue ce matin sur Sud Radio sur les conséquences de la conférence de Paris hier, organisée par François Hollande et le président irakien. "Le premier changement radical qu'il y a eu pour les kurdes , c'est la promesse de livraisons d'armes car nous sommes tétanisés par la peur, la crainte de la fuite et de l'exode" a-t-elle réagi au micro de Christine Bouillot. "Nous n'avions pas d'armes, nous ne pouvions pas nous battre" précise-t-elle, heureuse que les Occidentaux se soient engagés à leur en fournir. "Même si la conférence n'a pas mis tout le monde d'accord, l'important c'est que ceux qui avaient donné un premier soutient l'ont confirmé hier", précise la franco-kurde. Elle rappelle que les islamistes d'EI sont aux portes d'Erbil et qu'avec eux, "l'activité économique du Kurdistan irakien a été modifiée, beaucoup d'entreprises étrangères sont parties depuis".
Hollande au Kurdistan irakien, "une grande joie"
Concernant la visite de François Hollande au Kurdistan irakien vendredi dernier, "les kurdes ont été très contents, c'est la première fois qu'un chef d'Etat étranger, occidental, est reçu par le Président de la région autonome du Kurdistan" qui plus est, "le représentant du pays des Droits de l'Homme, c'était symboliquement très important" affirme-t-elle. Elle parle d'"une grande joie", d'"une grande reconnaissance". "Beaucoup de souvenirs sont revenus concernant les relations historiques franco-kurdes, par rapport à Danielle Mitterrand notamment, la femme de l'ancien Président français" qui a beaucoup milité en faveur des Kurdes. Concernant un éventuel coup d'arrêt de la menace islamiste au Kurdistan irakien, "cela va être long. Il va y avoir 'du sang et des larmes' comme disait Churchill mais la conférence de lundi marque un véritable arrêt par rapport à l'évolution des islamistes aux Kurdistan" dit-elle. Enfin, concernant le processus de normalisation politique, "pour que les Kurdes fassent confiance au gouvernement irakien, cela va être très dur, très long, même si tous les occidentaux s'y mettent" car la confiance est rompue depuis 10 ans, selon elle.