C’est une question qui agite la politique espagnole depuis des décennies, mais encore plus ces dernières années. La Catalogne va-t-elle – peut-elle – faire sécession de l’Espagne et se constituer en État indépendant ? Plus riche communauté autonome d’Espagne et centre économique vital pour le pays, la région se targue également d’une culture, histoire et langue spécifique par rapport au reste du pays. De quoi attiser les velléités indépendantistes de certains leaders politiques locaux, qui multiplient les initiatives en ce sens.
Puigdemont revendique le "droit à un référendum d'autodétermination"
Ce vendredi, le président de la Catalogne, Carles Puigdemont, a ainsi annoncé qu'il organiserait le 1er octobre prochain un référendum sur l'indépendance de la région du nord-est de l'Espagne. "Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat indépendant sous forme de République ?" sera la question posée aux Catalans, a-t-il annoncé, revendiquant le "droit à un référendum d'autodétermination". Le dirigeant n’a cependant pas encore signé le décret de convocation de la consultation, qui a été interdite par la Cour constitutionnelle et qui mettra donc en délicatesse avec la loi toutes les personnes qui participeront à son organisation.
Les Catalans pas favorables à l’indépendance, mais désireux de s’exprimer
En plus de défier la justice, cette décision est également un message adressé au pouvoir central de Madrid, traditionnellement hostile aux ambitions indépendantistes catalanes et encore plus depuis l’arrivée au pouvoir des conservateurs de Mariano Rajoy. Ce dernier a toujours martelé qu'un tel référendum n'aurait pas lieu. "Tant que je serai président du gouvernement, cela ne se produira pas", a-t-il réaffirmé le 27 mai dernier. Pour rappel, les Catalans sont divisés sur l'indépendance : 44,3% pour et 48,5% contre, selon le dernier sondage d'un institut gouvernemental. Mais les habitants souhaitent à une très large majorité (73,6%) pouvoir se prononcer par référendum.
En 2014, la région avait déjà bravé une première fois l’interdiction de la justice en organisant un vote symbolique sur cette question. 2,3 millions de personnes (sur 6 millions d'électeurs potentiels) avaient participé et huit sur dix s'étaient prononcées pour la sécession.
(Avec AFP)