La France "condamne les violences" en cours au Venezuela et se fait vendredi l'écho d'un appel européen à "la désescalade", selon un communiqué de l'Elysée. "La France, en concertation avec ses partenaires européens et en soutien des efforts des pays de la région, continuera d'appuyer toute médiation qui permettrait la reprise d'un dialogue crédible, sincère et sérieux entre le gouvernement et l'opposition", ajoute la présidence, estimant que le dialogue est "la seule issue possible" à la crise née de l'élection contestée dans le pays sud-américain d'une nouvelle Assemblée constituante dimanche dernier.
Les leaders de l'opposition arrêtés
"La France déplore l'évolution de la situation au Venezuela et condamne les violences, qui se sont aggravées au cours des derniers jours et ont fait, à nouveau, de nombreuses victimes", poursuit l'Elysée. "L'arrestation de Leopoldo Lopez et Antonio Ledezma (deux figures de l'opposition, ndlr) mardi 1er août est à cet égard un nouveau signal très négatif. Elle marque un nouveau palier dans la confrontation et n'est pas de nature à faciliter le rétablissement de la confiance", affirme l'Elysée.
La France, de concert avec l'Union européenne, appelle "à une désescalade" et "au respect des droits de l'Homme, de l'Etat de droit et des libertés fondamentales". "Nous espérons le retour à un fonctionnement normal des institutions dans les meilleurs délais", indique encore l'Elysée.
L'Assemblée constituante prête à débuter ses travaux
La très contestée Assemblée constituante portée par le président du Venezuela Nicolas Maduro doit débuter ses travaux vendredi, en dépit du rejet de l'opposition et de la réprobation de la communauté internationale. Dotés de pouvoirs illimités durant un temps indéfini, ses 545 membres sont pour la plupart issus de la société civile et appartiennent tous au camp présidentiel, l'opposition ayant boycotté le scrutin. L'élection dimanche de cette Assemblée, entachée par des violences qui ont fait dix morts, a suscité un tollé international et fait l'objet d'une enquête sur une possible manipulation des chiffres de la participation. Plus de 120 personnes ont été tuées en quatre mois de manifestations contre le président, au pouvoir depuis la mort d'Hugo Chavez en 2013.