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"La Mayotte que l’on a connue n’existe plus"

Par Jean Baptiste Giraud

Estelle Youssouffa, députée LIOT de Mayotte, est arrivée sur son île. Une île entièrement rasée par le cyclone Chido.

Mayotte
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau (C) serre la main de fonctionnaires à son arrivée sur l'archipel français de Mayotte dans l'océan Indien, le 16 décembre 2024, à la suite du passage du cyclone Chido. (Handout - Securite Civile/AFP)

Après le passage du cyclone Chido, Estelle Youssouffa, députée LIOT de Mayotte, arrivée à Mayotte à 18h (HF) hier soir, peut mesurer sur place l’étendue des dégâts.

Mayotte : "L"urgence est d'établir un pont aérien"

"La Mayotte que l’on a connue n’existe plus. Aujourd’hui, c’est une île qui a été quasiment rasée. Sur les bâtiments en dur, 80% d’entre eux n’ont plus de toit. 90% des familles mahoraises ont perdu leur toit. On a la chance de pouvoir compter sur la solidarité familiale. J’ai également perdu ma maison, nous sommes réfugiés chez des cousins avec mon frère, ma belle-sœur et mon neveu. Mon cas est d’une rare banalité sur l’île."

"Sur l’île, il n’y a ni route ni électricité. La nourriture commence à manquer. Les routes sont peu à peu dégagées, mais il n’y a pas de réseau téléphonique. On n’arrive pas à avoir des nouvelles entre les villages. Beaucoup de familles sont sans nouvelles des uns et des autres. L’urgence est d’établir un pont aérien 24 heures sur 24, d’installer un hôpital de campagne. Il faut loger les militaires et réussir à maintenir la sécurité. Les violences ont commencé à reprendre. On ne peut pas accepter de laisser l’anarchie reprendre à Mayotte, reconstruire les bidonvilles."

Des victimes englouties par la boue et les tôles

"Les destructions sont essentiellement matérielles, rappelle Estelle Youssouffa, députée LIOT de Mayotte. Mais là où il y aura un bilan humain, ce sera surtout dans les bidonvilles. Toutes les zones avec des concentrations d’habitations en tôle ont été réduites à néant. Ce sont à mon avis des charniers à ciel ouvert. À mon avis, les personnes ont été englouties par la boue et par les tôles."

Selon Bruno Retailleau, dresser un bilan est impossible à l’heure actuelle. Emmanuel Macron a annoncé un deuil national. "Je pense que nos compatriotes ont compris la détresse dans laquelle nous étions. On voit les messages de soutien et d’empathie, la compassion. Je sais que l’on peut compter sur le pays. Le deuil national nous rappelle que nous ne sommes pas seuls, et que le reste du pays est avec nous. On compte sur tous pour relever la tête et reconstruire Mayotte."

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