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LafargeHolcim admet avoir financé des groupes armés en Syrie

Par Benjamin Jeanjean

L’affaire révélée par Le Monde en juin 2016 avait fait grand bruit. Soupçonné d’avoir financé indirectement des groupes armés en Syrie, et notamment l’État Islamique, le groupe Lafarge a reconnu ce jeudi des erreurs de gestion.

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Le 21 juin 2016, le journal Le Monde publiait une enquête jetant le trouble sur les agissements du groupe français Lafarge autour de sa cimenterie de Jalabiya, dans le nord-est de la Syrie. Le géant des matériaux de construction, qui a depuis fusionné avec le Suisse Holcim, était en effet soupçonné par le quotidien français d’avoir financé plus ou moins directement les activités de l’État Islamique. Ce jeudi 2 mars, LafargeHolcim a reconnu que la filiale locale "a remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions. Avec du recul, les conditions exigées pour assurer la continuation du fonctionnement de l’usine étaient inacceptables".

Droits de passage et négociations pour le pétrole local

Si l’identité précise des bénéficiaires de ces arrangements ne sont pas officiellement évoqués, Le Monde assure que l’État Islamique en a profité. En effet, à partir de 2013, la présence de l’organisation terroriste dans la région de Jalabiya a contraint la cimenterie à négocier des droits de passage aux check-points tenus par les djihadistes pour ses camions. Alors que les champs de pétrole sur place étaient eux aussi tenus par l’EI, Lafarge aurait ainsi indirectement financé le groupe terroriste, jusqu’à ce que ce dernier s’empare du site le 19 septembre 2014 et que Lafarge cesse ses activités.

LafargeHolcim admet des "erreurs de jugement significatives"

"La détérioration de la situation politique en Syrie a entraîné des défis très difficiles quant à la sécurité, les activités de l’usine et les employés. Cela incluait des menaces pour la sécurité des collaborateurs, ainsi que des perturbations dans les approvisionnements nécessaires pour faire fonctionner l’usine et distribuer ses produits. Les responsables des opérations en Syrie semblent avoir agi d’une façon dont ils pensaient qu’elle était dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de ses employés. Néanmoins, l’enquête révèle des erreurs de jugement significatives en contradiction avec le code de conduite alors en vigueur", indique LafargeHolcim.

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