Terrible bavure militaire au Niger. Quatorze paysans ont été tués par des militaires pensant avoir affaire à des jihadistes du groupe Boko Haram. "C'est une bavure militaire qui a coûté la vie à 14 personnes (...) des réfugiés et des déplacés qui étaient rentrés dans leur village près d'Abadam, qu'ils avaient abandonné à cause des exactions de Boko Haram, et qui étaient revenus pour préparer leurs champs", a déclaré à l'AFP un élu de la région de Diffa. "Ils n'avaient pas prévenu les autorités" alors que c'est une zone rouge interdite d'accès, près de la rivière Komadougou, qui sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria, a expliqué l'élu.
Pour pouvoir lutter contre Boko Haram, les autorités ont évacué en mai 2015 les civils de zones frontalières avec le Nigeria et l'accès y est interdit sans autorisation. Cette décision impopulaire chez nombre de déplacés oblige beaucoup d'entre eux à vivre dans des camps. Certains reviennent quand même dans leurs villages pour cultiver malgré l'interdiction. La région de Diffa, qui compte 600 000 habitants, subit depuis 2015 des attaques récurrentes des islamistes nigérians. Elle abrite plus de 300 000 réfugiés et déplacés, qui vivent au milieu d'une population locale déjà très pauvre, selon l'ONU.