Dimanche aura lieu le référendum sur l'indépendance de la Catalogne dans un climat houleux de l'autre côté des Pyrénées. Depuis une semaine maintenant, le bras de fer se durcit en effet avec le pouvoir central de Madrid qui s’oppose fermement à la tenue du scrutin. Le ministère de l'Intérieur a par ailleurs annoncé le déploiement de renforts de la police nationale et de la Guarda Civil dans la région catalane. Ce référendum risque-t-il de faire école, dans des régions aux aspirations similaires, telles que le Pays basque, la Corse ou encore les Flandres ? Rien n'est moins sûr, mais toujours est-il que la situation sur place fait craindre des tensions qui pourraient bien diviser le pays.
"Je n'imagine pas la Catalogne indépendante, c'est complètement illusoire"
C'est en substance le discours que tient Laurence Sailliet (membre du Bureau Politique LR) qui a longtemps vécu dans la capitale catalane, Barcelone. Invitée ce jeudi dans l'émission de débat de Philippe David, celle qui est également candidate à la présidence du parti Les Républicains a fait part de ses craintes. "Aujourd'hui, on est dans un durcissement de la situation qui nous porte beaucoup d'inquiétudes parce que ce sera difficile d'éviter les violences et quand on connaît la situation sécuritaire de l'Espagne, notamment par rapport au terrorisme, je suis très inquiète de voir que toutes les forces de police sont mobilisées justement pour empêcher cet événement", déplore-t-elle. "Quand il y a eu l'attentat de Barcelone, je pensais que les indépendantistes allaient reculer parce que ç'aurait été raisonnable de le faire", ajoute-elle.
Mais, l'indépendance n'est-elle finalement pas le sens de l'histoire pour un peuple qui a toujours revendiqué une identité forte et l'autosuffisance économique ? Pour Laurence Sailliet, la question n'a pas lieu d'être. "Je n'imagine pas la Catalogne indépendante parce que l'UE s'est fermement opposée au sujet et ce serait une sortie de l'Europe", rétorque-elle. "Je ne vois pas aujourd'hui les Catalans vivre en dehors de l'Europe et changer leur monnaie, c'est complètement illusoire", surenchérit-elle. Et notre invitée de fustiger l'attitude des indépendantistes : "On se trouve aujourd'hui dans une situation où les indépendantistes vendent une forme de rêve aux gens qui veulent bien les entendre en leur laissant penser que la vie sera meilleure s'ils sortent de l'Espagne. Ils cristallisent aussi, un peu comme peuvent le faire chez nous des mouvements d'extrême droite ou d'extrême gauche, des gens qui sont dans la souffrance et le mécontentement pour justement leur donner une raison d'espérer".
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