La diplomatie américaine à la sauce Trump impose sa patte. Jeudi, Nikki Haley, l'ambassadrice américaine à l'ONU, a indiqué que Washington ne considérait plus le départ du président syrien Bachar al-Assad comme une priorité. Un peu plus tôt, c'était le secrétaire d'État américain Rex Tillerson, en déplacement en Turquie, qui affirmait que le sort du président Bachar al-Assad serait "décidé par les Syriens".
Une évolution majeure, alors que, depuis le début du conflit, les Américains ont toujours soutenu les groupes d'opposition qui luttent contre le régime du président syrien et réclame son départ. Une évolution qui intervient également au moment où le Haut comité des négociations, qui rassemble des groupes clés de l'opposition syrienne, appelait les États-Unis à jouer "un plus grand rôle, et plus décisif", dans le dossier syrien, expliquant que les États-Unis avaient un rôle à jouer pour "limiter l'influence iranienne" et faire face "aux Russes, qui ont commis un vol à main armée de la question syrienne".
Rapidement, l'opposition syrienne au régime de Damas a réagi à cette annonce, répétant qu'elle refusait tout "rôle", actuel ou futur, pour Bachar al-Assad. "L'opposition n'acceptera jamais que Bachard al-Assad ait un rôle à aucun moment, notre position ne va pas changer", a déclaré un des porte-parole du HCN.
Des négociations pour faire cesser les affrontements qui durent depuis six ans ont repris il y a une semaine à Genève, sans grand espoir d'avancées vu la poursuite de la violence. Le fossé reste immense entre les belligérants, entre l'opposition qui exige le départ du président syrien Bachar al-Assad, comme préalable à toute solution, et le gouvernement qui veut discuter en priorité de la "lutte contre le terrorisme", ce qui, pour Damas, désigne tous ses adversaires.