C'est un échec qui va laisser des traces. Quelques heures après le résultat des élections législatives britanniques, qui ont vu les conservateurs perdre leur majorité absolue au parlement, le chef de cabinet de Theresa May, Nick Timothy, a annoncé sa démission.
"Je prends mes responsabilités pour mon rôle dans cette campagne électorale qui était de superviser le programme", a-t-il indiqué. Fiona Hill, l'autre principale conseillère de Theresa May, l'a imité dans la foulée.
Depuis ce résultat, la Première ministre Theresa May est soumise à de fortes turbulences. Elle doit compléter ce samedi la formation d'un gouvernement conservateur, qui se trouve fortement fragilisé, alors que les négociations pour le Brexit doivent s'ouvrir dans dix jours.
Elle fait face à de nombreux appels à la démission, elle qui avait convoqué ces élections anticipées justement pour asseoir sa légitimité afin de mener ces négociations.
C'est sous couvert d'un maintien de la "stabilité" qu'elle a annoncé qu'elle resterait à son poste, concédant uniquement de recomposer son équipe gouvernementale.
Les poids lourds ont été reconduits, comme Boris Johnson aux Affaires étrangères ou David Davis, ministre du Brexit. Mais neuf membres de l'exécutif, battus jeudi lors des législatives, principalement des secrétaires d'État, doivent être remplacés.
Des négociations sont également en cours avec le parti unioniste nord-irlandais afin de former une majorité au Parlement. La première session des nouveaux députés élus doit se tenir ce mardi.
Si Theresa May s'accroche, les observateurs s'accordent à dire que sa position reste très précaire. Les dissensions au sein du Parti conservateur, déchiré entre les "Brexiteers" purs et durs et une frange plus europhile risquent de rendre sa situation rapidement intenable.
La députée conservatrice Heidi Allen estime ainsi qu'elle ne doit son salut qu'à l'imminence des négociations pour le Brexit, mais qu'elle ne pourra pas rester au 10, Downing Street dans la durée.