"Si vous gazez un bébé ou lâchez un baril d'explosifs sur une personne innocente, vous verrez une réaction de la part de ce président", a affirmé Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche, lors d'une conférence de presse, quelques jours après la frappe américaine sur une base aérienne. Pour la première fois, l’administration américaine a inclus l'usage de barils d'explosifs, sans préciser toutefois s’il s’agit de tous les types de barils ou seulement ceux contenant du chlore.
Sean Spicer a également insisté sur le départ nécessaire de Bachar al-Assad: "On ne peut imaginer une Syrie stable et en paix avec Assad aux commandes". Dimanche, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, avait déclaré qu'il n'existe "aucune option où une solution politique pourrait intervenir avec Assad à la tête du régime".
20% des appareils opérationnels détruits
La semaine dernière, Donald Trump a ordonné le bombardement de la base aérienne d’Al-Chaayrate. Selon les services de renseignements américain, cette base aurait servi de point de départ aux avions qui ont mené l’attaque sur Khan Cheikhoun avec des bombes contenant des agents neurotoxiques. L'attaque de cette localité rebelle a fait 87 morts le 4 avril.
Selon le secrétaire américain à la défense Jim Mattis, la frappe américaine a détruit "20% des appareils opérationnels" du régime de Bachar al-Assad. "Le gouvernement syrien serait mal avisé d'utiliser des armes chimiques à nouveau", a ajouté le chef du Pentagone dans un communiqué, reprenant la mise en garde de la Maison Blanche.
Certains observateurs aux États-Unis ont néanmoins regretté que ces frappes n'aient pas cherché à détruire la piste de la base aérienne. Des avions ont en effet réutilisé cette piste dès le lendemain, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
Mais selon le colonel John Thomas, porte-parole du commandement des forces américaines au Moyen-Orient, les missiles Tomahawk américains ont évité les installations chimiques parce qu'il y avait "une probabilité importante" que des munitions chimiques soient toujours à l'intérieur. "Notre objectif était de nous assurer que nous ne provoquions pas d'autres dommages en touchant l'une des armes chimiques sur place", a-t-il expliqué.
Le bombardement d'Al-Chaayrate avait pour but de "réduire la capacité (du régime) à lancer des avions chargés d'armes chimiques", a-t-il poursuivi.