Plus de 5 millions de personnes sont appelées aux urnes ce dimanche, dans le pays qui a vu naître les révolutions arabes. Et c'est Béji Caïd Essebsi, le chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès, qui est donné en favori. Président du Parlement de Ben Ali dans les années 90, il a remporté les législatives du 26 octobre dernier.Son principal concurrent est le président sortant: Moncef Marzouki, qui avait pris la tête de l'Etat fin 2011 à la suite d'un accord de coalition avec les islamistes d'Ennahda. 25 autres candidats sont en lice pour ces élections, dont la figure de la gauche radicale (Hamma Hammami) et la magistrate Kalthoum Kannou, seule femme en lice. Les islamistes d'Ennahda, pour leur part, ont décidé de ne soutenir aucun candidat.
Des élections étroitement surveillées
Des dizaines de milliers de policiers et de militaires ont été déployés, par crainte d'attentats jihadistes. En effet, en 2013, la Tunisie avait été malmenée par des attaques meurtrières de groupes jihadistes contre les forces de sécurité, à la frontière algérienne particulièrement.Contrairement à la France, les résultats pourraient ne pas être connus immédiatement à l'issu du vote. L'instance électorale (ISIE) a jusqu'au 26 novembre pour les annoncer. Si aucun des candidates n'obtient la majorité absolue, un second tour se tiendra fin décembre. Comme dans l'Hexagone, le vainqueur sera appelé à présider la Tunisie pendant cinq ans. Mais le mandat n'est renouvelable qu'une seule fois.