À peine débutée, et déjà au point mort. Le quatrième round de négociations entre les rebelles syriens et le régime, sous le parrainage de Moscou et Téhéran, alliés du régime de Bachar al-Assad, et d'Ankara, soutien des rebelles, ont tourné court. "La délégation rebelle suspend les rencontres à cause des violents bombardements aériens frappant les civils. La suspension durera jusqu'à la fin des frappes dans toute la Syrie", a annoncé à l'AFP une source au sein de la délégation rebelle. Une autre source, proche de l'opposition syrienne, a déclaré que cette participation serait suspendue jusqu'à ce qu'un "engagement total sur la fin des bombardements en Syrie" par le régime soit pris.
Un projet de création de "zones de désescalade"
Ces nouvelles négociations visaient à discuter du projet russe de création de "zones de désescalade" en Syrie. Une version en arabe de ce projet, fourni à l'AFP précise que ces "zones de désescalade" seraient créées dans les territoires rebelles à Idleb (nord-ouest), dans la province centrale de Homs, dans l'enclave rebelle de la Ghouta (banlieue est de Damas) et dans la partie méridionale du pays. Elles auront pour objectif "de mettre immédiatement fin à la violence" et de "fournir les conditions pour un retour sécurisé et volontaire des réfugiés".
Par ailleurs, "des zones de sécurité" constituées de postes de contrôle et de centres de surveillance tenus conjointement par l'armée syrienne et les rebelles seraient mises en place autour des "zones de désescalade". Des unités militaires "d'observateurs" de pays non précisés devraient aussi être déployées. Le document stipule que la Turquie, l'Iran et la Russie seront les garants de l'accord et qu'ils s'engagent à créer "un groupe de travail commun" dans les cinq jours suivant la signature du document par les protagonistes.
Ce n’est pas la première fois que les opposants au régime syrien choisissent de quitter la table des négociations. Ils pourraient être de retour dès jeudi.
Les négociations d'Astana sont présentées comme le pendant sécuritaire des pourparlers plus politiques sur l'avenir du pays qui se tiennent à Genève et n'ont pas progressé jusqu'à présent. Les précédentes rencontres d'Astana s'étaient concentrées sur le renforcement d'une fragile trêve, instaurée en décembre entre les forces de Bachar al-Assad et les groupes rebelles, mais menacée par des flambées régulières de violences.