"Un premier confinement très sérieux l’an dernier"
Les images de la pandémie en Inde sont terribles, surtout du côté de Delhi. Séverine, Française expatriée à Bombay depuis presque trois ans, témoigne de la situation en Inde. "C’est vrai que la situation en Inde est très tendue actuellement. À Bombay, on a de la chance, c’est moins terrible. On aurait atteint un palier et les chiffres commenceraient à redescendre. On a l’impression que cela va dans le bon sens."
Comment expliquer la flambée actuelle ? "Je crois que c’est assez compliqué à expliquer. L’Inde avait fait un premier confinement très sérieux l’an dernier, total, avec des conséquences dramatiques pour le pays : l’économie s’est complètement stoppée. Beaucoup de gens sont sans doute morts d’autre chose que du Covid. J’étais repartie en France car c’était assez inquiétant l’année dernière. Quand je suis revenue en octobre, l’Inde avait commencé à déconfiner. C’est surtout en février qu’ils ont commencé à rouvrir les transports. La flambée a commencé à ce moment-là."
"Des queues monstrueuses devant les hôpitaux"
"Quand on voit la population qui s’y entasse, c’est difficile de respecter la distanciation sociale, confie Séverine. Cela a sans doute permis au virus de se répandre plus rapidement qu’avant. Il y a aussi des regroupements, des meetings politiques, des événements religieux… Certaines personnes ont eu l’impression que le virus était derrière nous, ou bien qu’ils étaient protégés par tel ou tel Dieu. » Où en est la vaccination ? ‘Toute les personnes de plus de 18 ans pourront se faire vacciner à partir du 1er mai, mais on est face à une pénurie de vaccins. Les gens sont très motivés pour se faire vacciner, mais il y a des queues monstrueuses devant les hôpitaux publics."
Les règles sanitaires peuvent-elles vraiment être respectées ? "À Bombay, les gens portent le masque, on prend la température dans les magasins, confirme Séverine. On est dans un confinement moins strict, mais c’est très difficile pour les gens qui ont des commerces dans les rues. Ils ne peuvent pas payer leur loyer. Dans les bidonvilles, c’est compliqué. Le gouvernement gère relativement bien. Il y a tout un protocole très strict et sévère, une amende si l’on ne porte pas son masque dans la rue, de 250 roupies, environ 3 euros. Après, dans les rues, certaines personnes portent le masque sous le nez. Il fait 33 degrés, c’est compliqué de porter le masque toute la journée en extérieur."
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