Le bilan provisoire s’est alourdi au lendemain de l’incendie qui a ravagé la Grenfell Tower, une tour de logements sociaux située dans l’ouest de la capitale britannique. "Je peux malheureusement confirmer que 17 personnes sont décédées" a annoncé Stuart Cundy, commandant à la Metropolitan Police. Il a également précisé qu’une équipe spécialisée est sur place pour tenter de "sécuriser le bâtiment", rendu instable, et permettre aux secouristes de continuer à rechercher les nombreuses personnes portées disparues. "Cela va être un processus lent et minutieux", a-t-il ajouté, annonçant que "des structures vont être construites pour s'assurer que les planchers sont sûrs".
Peu de chances de retrouver d'autres survivants
Sur la chaîne Skynews, la cheffe des pompiers, Danny Cotton, s’est montré, pour sa part, très sceptique sur la probabilité de retrouver des survivants. "Ce serait un miracle", a-t-elle déclaré, soulignant que la violence du feu et la chaleur laissaient peu de chance aux personnes qui n'ont pas pu s'échapper du brasier. Les recherches pourraient prendre des semaines, a-t-elle précisé. Selon plusieurs médias, des dizaines de résidents sont toujours portés disparus. La Grenfell Tower abritait 120 appartements et près de 600 personnes.
À l’heure actuelle, l’origine du sinistre n’a toujours pas été établie. Néanmoins de nombreux habitants avait par le passé pointé du doigt les multiples défaillances dans la gestion de cette tour située dans une enclave populaire du quartier cossu de Kensington. Le nouveau revêtement de l'immeuble faisait en particulier débat. Selon la BBC, il incorporait une couche de plastique, ce qui pourrait expliquer la vitesse à laquelle le feu s'est propagé. Le quotidien Guardian écrit que c'est le même revêtement qui a été mis en cause lors d'un incendie "similaire" dans la ville australienne de Melbourne en 2014 qui n'avait pas fait de victime.
Une enquête ouverte pour déterminer les causes
Cela sentait "le plastique brûlé" a affirmé à l’AFP une résidente sortie à temps de l’immeuble. Elle a déploré une rénovation à bas coûts: "Ça ressemblait à du métal. Je pensais qu'ils avaient fait quelque chose de bien. En fait, c'était du plastique". La société Rydon, qui a procédé à la rénovation de près de 10 millions d'euros, a affirmé pour sa part qu'elle respectait "tous les contrôles obligatoires en matière de normes incendie et de règles de sécurité". David Collins, président de l'association des résidents de la tour jusqu'en octobre dernier, affirme qu'il avait réclamé à la municipalité, en vain, une enquête sur la sécurité de la tour. "90% des résidents ont signé une pétition fin 2015 se plaignant de la mauvaise gestion de l'entreprise responsable de la maintenance de l'immeuble", a-t-il souligné.
La Première ministre Theresa May, qui s'est rendue brièvement sur place dans la matinée pour rencontrer pompiers et policiers, a annoncé une enquête pour déterminer les causes de cette "tragédie épouvantable".