Quels enjeux pour Emmanuel Macron en Afrique ? Pourquoi cette tournée, avec quatre pays en quatre jours : Gabon, Angola, Congo et République Démocratique du Congo ? Après avoir annoncé un retrait militaire progressif, il place sa visite sous le signe de l’environnement.
"L’Afrique, c’est 54 pays, pour 1,2 milliard d’habitants"
La France serait-elle à un tournant ? "Nous sommes à un moment historique. Cela ne date pas de ces deux dernières années. Cela court depuis des décennies, estime Jean-Claude Félix-Tchicaya, chercheur au sein du groupe Afrique de l’Institut de Prospective et de Sécurité en Europe. Cela part de 1945, quand les demandes de décolonisation étaient plus que pressantes. Il y a eu une Françafrique pas seulement politique, mais économique."
Comment bâtir une nouvelle relation entre la France et les pays africains ? "L’Afrique, c’est 54 pays, pour 1,2 milliard d’habitants. Quand vous avez une position à Brazzaville, ce n’est pas obligatoirement la même à Rabat ou Abidjan. Le président Macron a eu un discours d’orientation assez bon à l’égard de ce continent. Il sera obligé d’aller voir chaque président."
🔴 #Macron en Afrique
🗣️Jean-Claude Félix-Tchicaya : "La France n'est plus la bienvenue sur le continent. C'est historique"
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— Sud Radio (@SudRadio) March 2, 2023
Le paradoxe de l'Afrique centrale
"Dans ce discours, il y avait des ambivalences, un en même temps que l’on connaît bien. Choisir l’Afrique centrale n’est peut-être pas le choix le plus heureux. En Afrique centrale, les présidents ne sont pas des parangons de démocratie. Ils additionnent les mandats depuis des décennies. Alors que c’est la fin de la Françafrique, ils sont assis sur cette branche sciée." N’est-ce pas surtout une question de ressources de ces pays ? "Ce sont des lieux où il y a d’immenses richesses. C’est ce que reprochent les citoyens à leurs propres présidents, qui entravent les libertés publiques et ne réduisent pas les inégalités. On dit que l’Afrique est un continent pauvre, mais avec des comptes en banque souvent obèses."
"Cette contradiction est intenable, notamment au Gabon, estime Jean-Claude Félix-Tchicaya, chercheur au sein du groupe Afrique de l’Institut de Prospective et de Sécurité en Europe. L’Afrique centrale, c’est le deuxième bassin, le poumon vert, après l’Amazonie. Il y a vraiment des richesses qui sont là. Les oppositions sont embastillées, matraquées, il n’y a pas de changement politique." Reste donc à parvenir demain à partager équitablement les richesses de ces pays avec leur propre population...
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