Emmanuel Macron débute ce mercredi une longue séquence diplomatique qui le verra notamment rencontré plusieurs chefs d’État d’Europe de l’Est. Présent aujourd’hui à Salzbourg, il s’est ainsi entretenu avec le chancelier autrichien Christian Kern sur l’avenir de l’Europe. L’occasion pour lui de rappeler certains convergences avec son homologue. "Nous avons un profond alignement de vues sur l’agenda présent de l’Europe, c’est-à-dire aller plus loin dans une Europe qui protège. J’ai beaucoup poussé cet agenda depuis le mois de mai dernier. L’Europe qui protège, c’est celle qui permet de redonner du sens à une partie du projet européen, puisque nos concitoyens ont voulu faire l’Europe pour se protéger des dérèglements de la mondialisation sous toutes ses formes", a-t-il déclaré.
"C’est ce qui nourrit le populisme dans nos pays"
Mais Emmanuel Macron est surtout attendu lors de cette tournée sur le thème des travailleurs détachés, qui commencent à agacer dans certains des pays les plus développés de l’Union européenne, et notamment la France. "Une Europe qui protège doit régler le problème des travailleurs détachés. Le chancelier l’a rappelé : nous avons un alignement de vues absolument parfait sur ce sujet. La directive des travailleurs détachés, telle qu’elle fonctionne, est une trahison de l’esprit européen dans ses fondamentaux. Le marché unique européen et la libre circulation des travailleurs n’a pas pour but de favoriser les pays qui font la promotion du moindre droit social. On voit d’ailleurs que c’est ce qui nourrit le populisme dans nos pays et érode la confiance dans le projet européen", a-t-il mis en garde.
"À travail égal, rémunération égale"
Une directive qu’Emmanuel Macron compte bien modifier dans les plus brefs délais. "Notre projet de réforme de cette directive, que nous aborderons avec nos collègues aujourd’hui, demain et après-demain, vise à réduire le temps d’utilisation des travailleurs détachés (limité à un an), à renforcer les contrôles, à développer la coopération bilatérale en matière de contrôles et à avoir un principe simple : à travail égal, rémunération égale", a-t-il annoncé.