Le navire blanc et bleu en ligne de mire, dans cette immense zone industrielle au milieu de nulle-part, Michel Daulau agite son drapeau du Mouvement de la paix, pour attirer l'attention: "On est venu dénoncer le trafic des armes. Que la France n'ait pas emboîté le pas de l'Allemagne en suspendant ses contrats d'armement avec l'Arabie Saoudite, compte-tenu de la guerre et du massacre perpétrés au Yémen. L'ONU a quand-même révélé que c'était la plus grande crise humanitaire depuis le début du millénaire ! Pour nous pacifistes, c'est odieux !"
Des armes canadiennes
Que se passe t-il réellement à quai ? Les dockers refusent d’embarquer toute arme ou munition à bord du cargo. De source syndicale comme du côté de l’armateur, on dément l’origine militaire de la cargaison prévue ici. Parmi les manifestants, Benoît Muracciole, de l’association Action sécurité éthique républicaine, avance certaines précisions: "On voulait charger des armes, mais le gouvernement a reculé. Il y a beaucoup d'informations contradictoires. Le gouvernement français n'aurait pas dû accepter le transit de ce cargo de la honte, parce qu'il a vraisemblablement des armes canadiennes, des véhicules blindés légers qu'il a chargé au Canada, à Saint-John, pour les livrer et ils pourraient servir à des crimes de guerre." Informations contradictoires et opacité: le plus simple serait de nous laisser vérifier l’origine de cette cargaison, demandent en vain ces militants des droits de l’homme. Mais Le départ du cargo était prévu pour ce jeudi matin.