Ils sont environ 500. Un demi-millier d’enfants de parents européens nés en Syrie sur le territoire d’alors de l’organisation État Islamique. Parmi eux, près de 300 Français mais également des Belges. C’est le cas de Norah, partie rejoindre les rangs de l’État Islamique en 2013 et visiblement toujours en Syrie. Alors que le pays vit sous les bombes depuis des mois, sa mère, Samira, n’a plus eu de nouvelles depuis un coup de téléphone le 17 décembre dernier. "Elle avait très très peur, surtout qu’elle était enceinte à un stade très élevé, il n’y avait plus de médecins, plus rien. On sentait qu’elle était épuisée, à bout. Elle a aussi dit qu’elle était encerclée avec des soldats partout, et qu’elle faisait partie des derniers Européens encore là-bas. Depuis, plus rien", raconte-elle au micro de Sud Radio.
Craignant énormément pour sa fille ("Si elle se fait capturer, c’est sûr et certain, c’est la mort assurée ! La torture et tout ce qui s’ensuit…"), Samira lance un appel aux autorités belges. "Je demande qu’on m’aide, qu’on la ramène ! Elle a quand même quatre enfants, sa vie est en jeu… Une fois qu’elle sera revenue ici, là l’État pourra demander des comptes. S’ils ne veulent pas nous aider pour nos jeunes, nos enfants, qu’ils sauvent au moins nos petits-enfants ! Eux, ils n’ont rien demandé… On est prêts à les récupérer, à faire tout ce que l’État nous demanderait de faire pour eux. Ils sont nés dans un pays en guerre, mais ce sont des citoyens belges. Qu’on ne les oublie pas !", implore-t-elle.
Propos recueillis par Juliette de Noyelle