Le Gouvernement, comme le chef de l'Etat, se voulaient rassurants la semaine dernière. Ils assuraient que la décision de ne pas honorer le contrat passé avec la Russie pour la livraison de deux navires Mistral ne coûterait pas aussi cher à la France, tout en assurant que d'autres pays étaient intéressés pour acquérir les bâtiments.Ce mercredi, pourtant, Le Canard Enchaîné révèle que l'addition pourrait être beaucoup plus salée que ce qu'ils laissaient entendre. L'hebdomadaire détaille les différents remboursements auxquels la France devrait se soumettre, selon l'accord conclu avec Moscou, faisant grimper la somme jusqu'à 2 milliards d'euros.La Russie a déjà payé 896 millions d'euros à la France pour la commande. Une somme qui sera évidemment intégralement reversée. Mais ce n'est pas tout. L'Etat devrait également verser environ 100 millions d'euros au titre du remboursement de frais engagés, comme la formation de membres d'équipages, ou encore des travaux dans des ports afin de pouvoir accueillir les Mistral.
"Aucune pénalité", certes, mais...
Auxquels il faudra aussi ajouter le manque à gagner pour le constructeur DCNS, ajoute Le Canard Enchaîné, soit 350 millions d'euros, ainsi que 200 millions d'euros de remplacement d'équipements électroniques. Et, cerise sur le gâteau, les frais de gardiennage entraînés par le maintien des bateaux en France s'élèvent à 5 millions par mois. Jeudi 6 août, François Hollande assurait que la France ne verserait "aucune pénalité" dans toute cette histoire. Le terme de "pénalité" ne figure effectivement pas dans la facture détaillée présentée par l'hebdomadaire satirique, mais on s'en rapproche, avec un coût final qui approcherait le double du montant du contrat. Il ne reste plus qu'à espérer que des pays intéressés décident de sauter le pas et d'acquérir ces deux navires, ce qui allégerait un peu la note.