En marge de la conférence sur la sécurité qui se tient à Munich, Russes et Américains devraient se croiser afin d’aborder la question de la guerre en Ukraine. Les Ukrainiens seraient conviés. Trump et Poutine vont-ils négocier seuls l'avenir de l'Ukraine ?
Trump président : "le réveil est brutal"
Donald Trump et Vladimir Poutine sont-ils en train de régler ce conflit sans les Ukrainiens ni les Européens ? "En tout cas, ils essaient et c’est loin de constituer une surprise, estime Arnaud Dubien, directeur de l'observatoire franco-russe et chercheur associé à l'IRIS. Il y a une tentation de régler cela entre grandes puissances sur le dos des Ukrainiens et des Européens, dont ils considèrent que ce ne sont pas des acteurs à part entière."
N’est-ce pas une constante en géopolitique ? "Dans l’histoire, c’est plutôt cela. C’est très contraire à la vision européenne actuelle, à notre logiciel mental des dernières décennies. Certains diront que c’est un retour en arrière, d’autres un retour à la réalité. L’Europe ne s’est jamais voulue comme une puissance géopolitique. À part la France, les pays se contentaient d’être bien au chaud sous la protection américaine. Là, le réveil est brutal, car le logiciel américain a changé."
Guerre en Ukraine : "Donald Trump et Vladimir Poutine essaient de régler le conflit sur le dos des Ukrainiens et des Européens, (...) mais rien n'est fait" déclare @ArnaudDubien #GrandMatinhttps://t.co/FLyJSdBFvE pic.twitter.com/3Dfddm8tK0
— Sud Radio (@SudRadio) February 14, 2025
Quelles contreparties exiger des Russes ?
"Pour autant, rien n’est fait, le dossier est extrêmement complexe, souligne Arnaud Dubien, directeur de l'observatoire franco-russe et chercheur associé à l'IRIS. Rien ne dit que les discussions entre Poutine et Trump vont aboutir. L’Ukraine ne pourrait pas rejoindre l’Otan. Dans la vision russe, le dossier de l’élargisssement de l’Otan a conduit à la guerre. Il est vu comme une atteinte à la sécurité du pays."
Peut-on parler de victoire pour Poutine ? "La tonalité d’ensemble des propos de Trump est vue positivement en Russie. On ne le qualifie pas de criminel de guerre, mais comme président d’une grande puissance. Pour le reste, on verra quelles seront les contreparties, ce que Trump exigera des Russes ou non. On comprend que pour les Américains, on veut se débarrasser au plus vite du dossier ukrainien. Il est considéré comme périphérique, ayant coûté trop cher. Ils veulent « refiler le bébé » aux Européens."
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