Lors de l’élection présidentielle au Brésil, le premier tour se sera révélé bien plus serré que ne le prédisaient les médias : Lula a obtenu 47% des suffrages, contre 43% pour Bolsonaro. L’élection aura été très clivante entre le leader de gauche et l’actuel président d’ultra-droite.
Brésil : "On ne vote pas avec un bulletin papier"
Comment expliquer cette bonne résistance de Bolsonaro ? "Il a réussi à mobiliser son électorat, estime Olivier Mourier, français vivant à Rio de Janeiro, responsable Renaissance Amérique Latine et Caraïbes. Depuis le début de la campagne, il a créé une tension pour motiver, ses électeurs, en faisant peser un doute très fort sur les machines de vote électroniques. En effet, au Brésil, on ne vote pas avec un bulletin papier. Depuis plusieurs mois, il a essayé de montrer que le système n’était pas fiable."
"C’est vrai que les résultats, aujourd’hui, sont un peu surprenants au regard de sondages des dernières semaines, estime-t-il. Lula était crédité de 47 à 48% voire d’une élection au premier tour. Bolsonero, lui, n’était crédité que de 35%. Un score bien supérieur à toutes les enquêtes d’opinion publiées ces derniers temps."
[#SudRadio] 📢 #Présidentielle #Brésil : un duel #Lula (47,91%) VS #Bolsonaro (43,65%) au second tour
🗣@OlivierMourier : "Ces résultats sont surprenants. Bolsonaro a fait un score bien supérieur aux sondages publiés ces dernières semaines. Il a réussi à mobiliser son électorat" pic.twitter.com/FLGIlAdh1l
— Sud Radio (@SudRadio) October 3, 2022
"Toujours des agressions, voire des meurtres"
Peut-on parler d'une forte mobilisation de la population brésilienne pour cette élection ? "Oui, il y a eu beaucoup de réunions politiques organisées, détaille Olivier Mourier. Le 7 septembre, c’était le 200e anniversaire de l’indépendance du Brésil. Bolsonaro a mobilisé ses troupes. Ce qui devait être un moment national au-delà des partis aura été un acte politique très fort. Il avait réuni toutes ses troupes à Rio pour montrer qu’il n’était pas seul. On le voit dans les résultats aujourd’hui. Je pense qu’il va maintenant vouloir apaiser, adoucir son discours pour attirer les voix qui pourraient lui manquer pour se faire réélire."
"Il y avait d’autres élections en même temps, les députés fédéraux, les gouverneurs… Il a réussi à faire élire des gouverneurs de son parti dès le premier tour", précise le responsable Renaissance Amérique Latine et Caraïbes. On disait que cette campagne serait aussi violente que clivante. Que redouter en attendant le 2e tour le 30 octobre ? "70% des Brésiliens avaient peur d’être agressés durant la campagne. La semaine dernière, il y a eu trois assassinats. Au Brésil, durant les périodes électorales, il y a toujours des agressions, voire des meurtres. Là, depuis 1989, c’est la première fois qu’il y a des actes aussi répétés."
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