Dans ses conclusions sur la prise d'otages de Beslan (Tchétchénie), survenue dans une école tchétchène en septembre 2004, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a jugé que Moscou avait fait preuve de "graves défaillances" dans sa gestion de crise le jour du drame, condamnant de facto la Russie à verser des dédommagements à hauteur de 3 millions d'euros aux plaignants. Une décision "inadmissible" a rétorqué le Kremlin qui a fait part de son intention de faire appel dans les trois mois qui viennent.
"Nous ne pouvons pas être d'accord avec une telle formulation. Pour un pays qui a été soumis à de nombreuses reprises à des attaques terroristes, (...) pour un pays qui a été attaqué, ces formulations sont absolument inadmissibles", a ainsi déclaré devant la presse le porte-parole du pouvoir Dmitri Peskov, lequel a ajouté que les conclusions de la CEDH étaient "purement hypothétiques".
Les juges ont notamment estimé que les autorités russes avaient fait un usage disproportionné de la force lors de l'assaut donné contre l'établissement scolaire d'Ossétie du Nord, dans lequel 1 200 civils étaient retenus en otage par un commando de terroristes séparatistes tchétchènes. Plus de 330 personnes, dont 186 enfants, avaient été tuées, certaines exécutées par les preneurs d'otages, d'autres durant l'opération.