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Quatre enseignements à tirer des élections législatives aux Pays-Bas

Par Benjamin Rieth

Annoncé dans les sondages comme le possible grand vainqueur de ces élections législatives, Geert Wilders n'obtient finalement que 20 sièges, loin derrière les libéraux du Premier ministre Mark Rutte. Le "printemps des populistes" n'a pas encore eu lieu en Europe.

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  • L’extrême droite renforcée mais sans pouvoirs

Au lendemain des élections législatives, les libéraux sont arrivés largement en tête, avec 33 sièges. Le Premier ministre Mark Rutte a salué une victoire contre ce qu'il appelle "le populisme de mauvais aloi". Derrière, le Parti pour la liberté de Geert Wilders n’obtient "que" 20 sièges mais progresse avec cinq sièges supplémentaires par rapport aux dernières élections législatives de 2012. Le leader xénophobe Geert Wilders a qualifié ce résultat de "succès" et a prévenu dans un tweet : "Rutte n'est pas encore débarrassé de moi !". Néanmoins, difficile de ne pas voir un échec dans ces résultats. Depuis plusieurs mois, les sondages créditaient le Parti pour la liberté de scores bien supérieurs et Geert Wilders se voyait déjà au poste de Premier ministre. 

  • Pas de "printemps des populistes"

Geert Wilders voulait poser la première pière d'un "printemps des populistes" qui aurait amené les formations d'extrême droite anti-Europe à prendre le pouvoir dans plusieurs pays, notamment Marine Le Pen en France. Cependant, la présidente du Front National ne se dit pas "déçue" et préfère souligner la progression du Parti pour la liberté. "C'est la preuve que les idées communes que nous avons avancent dans les différents pays européens", a noté Marine Le Pen

Plusieurs dirigeants européens ont tout de même exprimé leur soulagement après la victoire du Premier ministre Mark Rutte. François Hollande a salué "une nette victoire contre les extrémismes" tandis qu'Angela Merkel s'est déclarée "très heureuse". "Un vote pour l'Europe, contre les extrémistes", a commenté sur Twitter Margaritis Schinas, porte-parole du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

  • Un gouvernement avec quatre partis

Si les libéraux sont largement devant après ces élections, le parti du Premier ministre Mark Rutte est loin d’avoir la majorité des 150 sièges de l’Assemblée. Le Parti populaire libéral et démocrate (VDD) doit donc former une alliance. L’hypothèse de gouverner avec le parti d’extrême droite de Geert Wilders ayant été écartée durant la campagne, les libéraux vont tenter de s’allier avec les chrétiens-démocrates du CDA et les centristes réformateurs de D66 qui ont chacun obtenu 19 sièges. Mais ce ne sera toujours pas suffisant pour atteindre les 76 sièges synonyme de de majorité. Mark Rutte doit donc obtenir un accord avec un troisième parti : les sociaux démocrates ou les écologistes.

  • La poussée des écologistes, premier parti de gauche

C’est une des conséquences de la chute des sociaux-démocrates du PvdA qui ont perdu 29 sièges à l’Assemblée. La formation Groen-Link est devenu le premier parti de gauche néerlandais et se retrouve dans une position de force pour négocier une alliance de gouvernement. Les écologistes néerlandais ont signé une progression majeure par rapport aux élections de 2012. Emmenés par Jesse Klaver - que certains comparent à Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, pour sa jeunesse et son charisme - ils ont quadruplé leur nombre de siège pour en obtenir 16. 

À l’image de la poussée des écologistes, le paysage politique néerlandais s’est fortement recomposé, plusieurs petits partis renforçant leur position. Ainsi le Parti des animaux obtient 5 sièges, 50 Plus, le parti des retraités, 4 sièges et le Forum pour la démocratie 2 sièges. 

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