Comme l’explique Reza Jafari, les Talibans cherchent à tout prix la légitimité. "Cela a déjà commencé dans pas mal de provinces en Afghanistan. Les Talibans sont encore un petit peu tolérants dans la capitale. Ashraf Ghani, le président afghan, a certes quitté le pays, mais il n’a pas signé sa démission, il n’a pas fait de passation de pouvoir. Du coup, aujourd’hui les Talibans cherchent encore la légitimité."
🗣️ @reza_jafari75 "Les talibans sont encore un peu tolérants à #Kaboul, #AshrafGhani n'ayant pas encore signé sa démission. Mais on a reçu des images d'une zone reculée, ils ont commencé à arrêter les gens et marier les filles de 12 ans ! Quand la nuit tombent, ils arrivent" pic.twitter.com/aetGw56VMa
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"La nuit, les Talibans viennent et arrêtent les anciens militaires"
"Les Talibans essaient d’identifier les personnes qui sont contre les Talibans. Et une fois que la communauté internationale se retire (le 31 août les Américains vont probablement partir), ils commenceront leurs exactions. Hier déjà, on a reçu des images d’une province reculée où les Talibans ont commencé à faire du porte-à-porte, à fouiller chez les gens et aller, dans les villages, marier de force des filles de 12 ans aux Talibans. La nuit, quand il n’y a pas de caméras, les Talibans viennent et arrêtent les anciens militaires, les anciens généraux. Et ce, même à Kaboul.
Les Talibans ont annoncé que la guerre était finie et que les gens pouvaient venir chercher les lettres de pardon. Et bien, pour obtenir ces lettres de pardon, il faut donner son adresse et sa fonction. C’est évidemment un piège.
[#SudRadio] 🗣️ @reza_jafari75 "Les annonces des #talibans ne sont faites que pour attirer l'attention de la communauté internationale. A tout prix ils cherchent la légitimité et veulent avoir un gouvernement !" #Afghanistan
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Il faut savoir que l’administration afghane d’aujourd’hui, ce n’est pas l’administration de 2001. À l’époque c’était de petits locaux, quelques cahiers, quelques stylos. Mais aujourd’hui c’est de vrais ministères. Les Talibans ne peuvent pas les gérer seuls. C’est pour ça qu’ils demandent aujourd’hui aux fonctionnaires de revenir et de continuer le travail.
Hier je me suis entretenu avec l’ambassadeur de l’Afghanistan en France, il connaît très bien les Talibans puisqu’il était chef de la province de Kandahar, d’où a commencé le mouvement des Talibans. Pour lui il est évident que tout ce qui est en train de se passer était planifié depuis longtemps", a raconté Reza Jafari.
📢Quelle sera la vie quotidien d'une femme sous le joug des #talibans ?
🗣️ @reza_jafari75 "Port de la burqa, interdiction de travailler, de sortir seule, d'étudier. Ils ont déjà commencé dans des universités ! Les fillettes seront mariées aux talibans"
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"S’agissant du sort des femmes, les Talibans sont très clairs sur leurs positions"
Quel sera donc le sort des femmes prochainement, maintenant que les Talibans ont pris le pouvoir ? "Ce sera la burka, l’interdiction de travailler, l’interdiction de sortir seules, l’interdiction d’étudier. Aujourd’hui déjà, on a une université des filles et une université des garçons. Ils sont très clairs sur leurs positions. Le pire, ce sera pour les mineures, qui vont être mariées de force. Les Talibans estiment avoir droit à 7 femmes maximum", a raconté Reza Jafari.
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🗣️ @reza_jafari75 Il faut arrêter de discuter avec les #talibans ! C'est un groupe terroriste, il faut que le monde entier le reconnaisse ! Il faut soutenir le vice président #AmrullahSaleh ! Le peuple afghan va se réveiller !"— Sud Radio (@SudRadio) August 18, 2021
"Ceux qui ne veulent pas rester avec les Talibans, il faut qu’ils aient la possibilité de partir"
Alors, que peut faire la communauté internationale pour aider les Afghans ? "Le Tajikistan a déjà annoncé ouvrir un camp de réfugiés. Et puis, une fois dans les camps de réfugiés, on devrait s’organiser avec l’ONU, avec l’Europe pour aller examiner leurs demandes d’asile. Une certaine partie des Afghans apprécient les Talibans et veulent rester avec eux. Mais ceux qui ne veulent pas, il faut qu’ils aient la possibilité de partir et trouver la liberté ailleurs", a estimé Reza Jafari.
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